Une mer en mouvement perpétuel
La Franc-Maçonnerie ressemble à une mer sauvage et indomptable.
Elle avance, puissante et imprévisible, entraînant avec elle les forces et les faiblesses de l’humanité.
Ses vagues reflètent les tumultes de l’âme humaine : vanité, orgueil, envie, discorde ou arrogance — autant de tourbillons qui agitent les eaux fraternelles.
Mais au-delà de ces tempêtes, quelque chose demeure à la surface : la bonté, la miséricorde, la bienveillance et l’amour du prochain.
Ce sont ces vertus, semblables à la lumière du soleil sur l’écume, qui rappellent au Maçon la raison profonde de son engagement.
La mer, miroir du travail maçonnique
L’océan devient ici le symbole du peuple — vaste, imprévisible, parfois calme, souvent en furie.
Il représente aussi le monde dans lequel le Maçon agit : un espace sans cesse en mouvement, traversé de courants contraires.
Naviguer sur cette mer demande du courage et de la vigilance.
Le marin prudent, tout comme l’initié, sait que la moindre erreur peut conduire au naufrage.
Ainsi, dans la vie maçonnique comme sur les flots, le cap ne peut être maintenu qu’avec sagesse, discernement et humilité.
Le Maçon doit être à la fois le marin, le phare et le navire.
Il avance malgré les vents contraires, portant dans sa main les outils de sa reconstruction intérieure.

Les eaux douces et salées de la vie
L’eau, dans toutes ses formes, symbolise la dualité de l’existence humaine.
L’eau douce des rivières est celle de la joie, de la réussite, du réconfort.
L’eau salée des océans, elle, évoque les larmes, la souffrance, les épreuves inévitables du parcours initiatique.
Mais une vérité demeure : aucune source, aucun puits, aucune mer n’offre une eau plus pure que les larmes d’un Maçon sage et expérimenté.
Ce sont elles, parfois, qui purifient la pierre brute et révèlent la profondeur de l’engagement.
Le serment et la profondeur du symbole
Le texte nous rappelle le moment solennel du serment maçonnique : celui où l’initié s’engage à respecter sa parole sous peine d’un châtiment symbolique — être enseveli dans le sable de la mer, emporté à jamais par le flux et le reflux des vagues de l’oubli.
Cet avertissement, purement symbolique, n’a rien de punitif.
Il souligne simplement la gravité morale de la parole donnée.
Être Franc-Maçon, c’est comprendre que chaque promesse est une goutte d’eau dans l’océan du serment universel : si elle se souille, c’est tout l’ensemble qui se trouble.
Vers une mer unifiée
Malgré les turbulences, la Franc-Maçonnerie reste une mer d’espérance.
Adalberto Rigueira Viana nous invite à croire que le Grand Architecte de l’Univers fera un jour des Maçons une force unie, semblable à un océan harmonieux où les vagues s’accordent au lieu de s’affronter.
Cette unité ne dépend ni du pouvoir, ni du titre, ni du grade.
Le véritable chef n’est pas celui qui arrive le premier, mais celui qui permet à tous d’arriver ensemble.
C’est là la plus belle des navigations : avancer collectivement vers la Lumière, portés par la même houle fraternelle.
Une navigation intérieure
La Franc-Maçonnerie, comme la mer, est un espace de transformation.
Elle peut être déchaînée ou apaisée, obscure ou lumineuse.
Mais elle demeure toujours vivante, toujours mouvante, toujours féconde pour celui qui y plonge avec sincérité.
Naviguer dans ses eaux, c’est apprendre à dompter ses passions, à respecter le courant, et à faire de chaque tempête une leçon de sagesse.
Références
- Texte original : Adalberto Rigueira Viana – “La Franc-Maçonnerie, une mer agitée…”
- Publication initiale : 6 juillet 2024
- Adaptation et rédaction : GADLU.INFO




