Dans le monde maçonnique, on entend souvent dire qu’un Frère — même s’il n’assiste pas aux tenues — reste un « bon maçon », animé d’un esprit fraternel, simplement trop occupé par ses obligations profanes.
Cette indulgence, aussi bienveillante soit-elle, est en réalité une erreur de jugement. Elle affaiblit la loge, dégrade l’ordre et prive la fraternité de sa vitalité spirituelle.
Être maçon, c’est participer
Pour être véritablement franc-maçon, il ne suffit pas de figurer sur le registre du secrétariat ou de porter un tablier blanc lors des cérémonies exceptionnelles.
Être maçon, c’est répondre à l’appel de la loge, participer à ses travaux, s’impliquer dans la vie du Taller et vivre la chaîne d’union en conscience.
Lorsque le Vénérable Maître proclame :
« Silence et en Loge, mes Frères »,
un corps mental collectif se forme, un champ d’énergie spirituelle qui enveloppe chacun.
C’est à cet instant que la chaîne d’union devient vivante : elle libère l’esprit des contraintes du monde profane, élève l’âme vers la bonté, la tolérance et le dépassement de soi.
Cette émotion, cette vibration, ne peut être ressentie seul chez soi, un livre à la main ou endormi dans le confort d’un fauteuil.
C’est la présence partagée en loge qui fait naître la vie maçonnique véritable.
La loge : cœur vivant de l’ordre
La grandeur de la franc-maçonnerie réside dans ses fondements, dans ses ouvriers, dans chacun des Frères.
Une loge sans participation régulière devient anémique, vidée de sa substance initiatique.
Elle cesse de progresser, de se renforcer, et finit par perdre son sens.
« On peut se dire maçon, mais on ne peut l’être sans lutter pour la Loge. »
Être maçon, c’est s’intégrer au plan mental et spirituel de sa loge.
C’est comprendre que l’Ordre ne s’improvise pas : il repose sur un système moral et philosophique « voilé de mystère et embelli de symboles », un système vivant qui ne peut fonctionner qu’avec des hommes de chair et d’os, présents, actifs, et fraternels.

Responsabilité et engagement
La franc-maçonnerie accroît la liberté intérieure de celui qui la comprend — mais, en même temps, elle accroît sa responsabilité.
Et l’un des premiers devoirs découlant de cette responsabilité est d’aider sa loge.
Où se trouve la vie maçonnique que nous avons choisie librement ?
Dans la rue, le bureau, ou l’atelier profane ?
Non.
Elle se trouve dans la loge, lieu sacré où se forment la conscience, la fraternité et l’élévation.
Le dépassement de soi
Le but ultime de la franc-maçonnerie, son idéal le plus pur, son ambition la plus noble — et sa tâche la plus difficile — est le dépassement de l’homme.
Mais cet idéal ne sera jamais atteint par des maçons absents, spectateurs ou indifférents.
Il exige des Frères présents, engagés, participants, œuvrant ensemble pour que la lumière maçonnique demeure vivante au cœur du temple.
Référence
Texte original : « Los masones que no concurren a sus Logias »
Auteur : Q∴H∴ Fernando Aquino Kaleniuszca
Grande Oriente del Paraguay




