En ces temps où la politique occupe chaque recoin de nos écrans, des débats houleux de l’Assemblée aux petites phrases qui se répandent comme des étincelles sur les réseaux sociaux, on ne peut s’empêcher de se demander : où est passée la construction ?
Construire, voilà un mot qui sonne bien en maçonnerie, mais qui semble souvent absent du langage politique actuel. On voit beaucoup de destruction, de critiques, de « coups de truelle » mal placés, mais bien peu de patience pour tailler ensemble la pierre brute de notre société.
Le temple commun en souffrance
Le citoyen, spectateur fatigué, regarde ce théâtre avec une impression étrange : chacun joue son rôle, mais personne ne s’attarde sur le plan du Temple. On discute de stratégies, on échange des slogans, mais qui se penche sur la véritable œuvre : celle de bâtir une société plus juste, plus fraternelle, plus humaine ?
Le Franc-maçon, lui, sait que sans plan, sans vision, sans fil à plomb, tout édifice finit par s’effondrer. L’agitation politicienne ne saurait remplacer la lente patience du constructeur.

Le miroir maçonnique
En Loge, nous savons que l’on ne peut progresser que par l’écoute, la patience et l’acceptation que l’autre détient toujours une parcelle de vérité.
Dans le tumulte politique, il semble que la vérité ne soit plus recherchée, mais que seule la victoire oratoire compte. Le dialogue se change en duel, et l’hémicycle ressemble parfois à une arène.
Alors, à quoi bon ? Peut-être à nous rappeler que la Franc-maçonnerie, humblement, peut encore être une école de l’écoute et de la construction collective. Là où l’on ne cherche pas à « vaincre » son frère, mais à l’entendre pour grandir avec lui.
Nourrir le bon loup
La légende amérindienne des deux loups, souvent reprise en Loge, nous rappelle qu’en chacun de nous s’affrontent la haine et la fraternité, la discorde et l’harmonie.
La politique, comme la maçonnerie, n’échappe pas à ce choix permanent : quel loup nourrissons-nous ? Celui de la colère et de la division, ou celui de l’espérance et du dialogue ?
À chacun de répondre. Mais il est urgent, pour ceux qui construisent et non pour ceux qui détruisent, de reprendre le fil du chantier commun.
Car si les pierres s’éparpillent, le Temple tout entier se fissure.




