FRANC-MAÇONNERIE : ENTRE CRITIQUES MÉDIATIQUES ET DROIT DE RÉPONSE
Synthèse d’après l’article du Spectator et la réponse officielle de l’UGLE
La franc-maçonnerie, depuis plus de trois siècles, intrigue, fascine ou agace. Récemment, un article du Spectator, signé par Melanie McDonagh, s’est montré particulièrement sévère envers les francs-maçons britanniques, allant jusqu’à qualifier leur univers de « vulgaire ». Face à ces attaques, l’United Grand Lodge of England (UGLE) a publié une réponse détaillée et ferme.

Les accusations du Spectator : Il y a quelque chose de vulgaire chez les francs-maçons (voir ici) :
L’article du Spectator avance plusieurs critiques :
- Un apparat jugé excessif : l’ouverture de Freemasons’ Hall au public serait une démonstration ostentatoire, voire ridicule, de symboles et de rituels.
- Un soupçon d’influence occulte : la journaliste plaide pour que les policiers londoniens soient contraints de déclarer leur appartenance à l’Ordre, afin d’éviter des conflits d’intérêts.
- Des affirmations discutables : l’article avance par exemple que les catholiques seraient exclus, et que le secret maçonnique alimente nécessairement des suspicions.
Sous couvert de transparence, le texte du Spectator mêle jugements subjectifs, clichés anciens et revendications de contrôle public.
La réplique de l’UGLE : La franc-maçonnerie répond aux fausses déclarations du Spectator (voir ici)
Face à ces critiques, l’UGLE n’a pas tardé à répondre dans un communiqué officiel.
- Corriger les inexactitudes : les catholiques peuvent bel et bien être initiés, et l’Ordre accueille des personnes de toutes religions. De plus, tout profit personnel tiré de l’appartenance est strictement interdit et sanctionné.
- Défendre la mémoire et les symboles : l’UGLE s’indigne de voir le Freemasons’ Hall réduit à un décor tapageur, alors qu’il s’agit avant tout d’un mémorial dédié aux frères tombés pendant la Première Guerre mondiale. Les ornements et l’architecture sont donc porteurs d’une charge symbolique et mémorielle, et non d’un simple goût du spectacle.
- Apporter des chiffres concrets : pour l’année 2023–2024, la franc-maçonnerie britannique a contribué à hauteur de 26,3 millions de livres sterling en actions caritatives et offert 18 millions d’heures de bénévolat. Une manière de rappeler que l’engagement maçonnique dépasse largement le cadre du Temple.
- Réaffirmer les valeurs fondamentales : intégrité, fraternité, service. Trois piliers qui, selon l’UGLE, guident depuis toujours la pratique maçonnique et demeurent actuels.
Ce que révèle ce débat
Au-delà de la confrontation, cette polémique illustre bien un dilemme récurrent :
- Visibilité vs secret : comment montrer au monde que la franc-maçonnerie est une force de progrès sans voir ses symboles réduits à des caricatures ?
- Transparence vs vie privée : jusqu’où accepter l’exigence de rendre publiques les appartenances, notamment dans les institutions sensibles comme la police ?
- Mémoire vs apparence : un temple, une cérémonie ou un rituel peuvent être vus comme des excès décoratifs ; ils sont pourtant porteurs d’une tradition et d’un héritage spirituel.
Cette controverse entre le Spectator et l’UGLE rappelle que la franc-maçonnerie reste un objet de débats, parfois passionnés, dans l’espace public. Mais elle montre aussi que l’Ordre ne se laisse pas enfermer dans des clichés : il sait défendre sa mémoire, rappeler son rôle caritatif et revendiquer son droit à l’existence sereine.
Entre critiques externes et réponses internes, c’est sans doute la preuve que la franc-maçonnerie, loin d’être figée, continue d’occuper une place singulière dans la société contemporaine : discrète mais active, contestée mais vivante.




