La Franc-Maçonnerie se veut un espace de fraternité, de liberté et de dialogue. Pourtant, comme dans toute organisation humaine, certaines dérives apparaissent parfois.
Parmi elles, une situation délicate : celle de l’ancien Vénérable qui refuse de céder sa place et continue d’agir comme s’il était encore le chef de sa Loge.
Ce phénomène, souvent qualifié de « syndrome du pouvoir » ou « syndrome du petit pouvoir », met en péril la démocratie interne de l’Ordre.
Quand le mandat s’achève mais que le pouvoir demeure
Le rôle de Vénérable Maître est temporaire. Il n’appartient à personne de conserver éternellement le maillet. Pourtant, certains Frères, après avoir quitté l’Orient, continuent de :

- donner des ordres,
- critiquer systématiquement la nouvelle direction,
- ou encore imposer leur vision comme s’ils détenaient la vérité absolue.
L’ancien Vénérable oublie qu’il n’était que de passage dans cette fonction. Au lieu de se mettre au service de sa Loge comme simple Frère, il interfère et affaiblit la nouvelle gestion.
Deux profils d’anciens Vénérables problématiques
1. Le Vénérable qui ne sait pas se taire
Ce type d’ancien dirigeant est incapable de se contenir. Il donne sans cesse des conseils imposés, critique tout et empêche son successeur de travailler en paix.
2. Le Vénérable « marionnettiste »
Bien plus dangereux, celui-ci manipule la Loge depuis les coulisses :
- il sourit, flatte et s’attire la sympathie de tous,
- mais place ses « hommes de paille » à l’Orient,
- et continue de décider en secret, gouvernant de fait, sans mandat.
Avec l’aide d’un petit groupe complice, il organise la succession des Vénérables pour des années, conservant son emprise sur la Loge.
Les conséquences d’un attachement maladif au pouvoir
Ce comportement engendre de nombreux effets négatifs :
- conflits internes,
- scissions et fondation de nouvelles Loges,
- découragement et départ de Frères honorables,
- perte de crédibilité de la Maçonnerie dans son environnement.
Dans certains cas extrêmes, l’abus devient grotesque : telle Loge a ainsi élu son ancien Vénérable « perpétuel », celui-ci exigeant que les travaux ne commencent qu’après son arrivée — même en cas de retard.
La « psychopathie sociale » du pouvoir
L’attachement maladif au pouvoir révèle souvent :
- un besoin d’auto-affirmation,
- une profonde insécurité,
- une incapacité à se remettre en question.
Certains Frères développent une véritable psychopathie sociale : absence de limites, manipulation des autres, sentiment de supériorité.
Lorsqu’ils perdent ce pouvoir, ils peuvent sombrer dans la dépression.
Le contraste : la majorité des anciens Vénérables
Heureusement, la plupart des anciens Vénérables n’entrent pas dans ces catégories.
Ce sont des Frères exemplaires :
- humbles et discrets,
- précieux conseillers,
- respectueux de la démocratie maçonnique.
Ayant déjà porté le maillet, ils savent écouter, et non imposer. Ils comprennent que leur rôle est désormais d’appuyer la nouvelle direction et de contribuer à l’harmonie de la Loge.
La Maçonnerie face au défi du pouvoir
La Franc-Maçonnerie valorise la dialectique : l’art de discuter, confronter des idées et en tirer une synthèse plus élevée, au service de l’Ordre et de l’humanité.
Elle exige du Vénérable Maître :
- des mérites personnels,
- une connaissance profonde de l’histoire, des rituels, de la symbolique,
- et une véritable capacité de leadership.
La démocratie interne implique le renouvellement des idées et des dirigeants. Mais ce processus comporte un risque bien connu :
« VOUS VOULEZ CONNAÎTRE UN MAÇON ? DONNEZ-LUI DU POUVOIR. »
Conclusion
Ce texte ne vise qu’une minorité de Frères attachés maladivement au pouvoir.
La grande majorité des anciens Vénérables sont des Maçons intègres, qui comprennent que la fonction est temporaire et que l’essentiel réside dans le service désintéressé.
Ils constituent les véritables soutiens de l’Ordre, gardiens de son esprit fraternel et démocratique.
D’après un texte d’Hercule Spoladore – Loja de Pesquisas Maçônicas “Brasil”, Londrina – PR




