Les tabliers maçonniques : symbole sacré ou accessoire de mode ?
Le tablier maçonnique, nous dit-on, est le premier vêtement de l’initié. On le compare à l’habit d’Adam, à la pureté originelle, à un symbole de travail et de dignité.
Oui… mais avouons le : selon la loge où vous entrez, vous pouvez avoir l’impression d’assister à un défilé de mode improbable.
- Le tablier d’apprenti, tout blanc, a quelque chose d’élégant dans sa simplicité… mais pour être franc, on ressemble surtout à un commis de cuisine fraîchement embauché.
- Le tablier de compagnon, décoré mais discret, c’est déjà un peu mieux : ça sent l’étudiant Erasmus, qui voyage entre les colonnes.
- Le tablier de maître, lui, varie entre le chef-d’œuvre brodé digne d’un musée et le sapin de Noël ambulant avec ses franges, ses rubans et ses décos qu’on croirait récupérées dans une brocante.

Et puis, il y a la façon de le porter :
- Ceux qui le mettent trop haut, façon ceinture abdominale anti-mal de dos.
- Ceux qui le portent trop bas, façon hip-hop maçonnique.
- Et les distraits, qui le posent à l’envers et n’osent pas le remettre correctement de peur qu’on les remarque.
Mais au fond, le tablier n’a jamais été un concours de style. Ce n’est pas le tissu qui compte, ni la broderie, ni la couleur des rubans.
C’est le sens que nous y mettons, et la façon dont nous honorons le symbole : celui du travail sur la pierre brute.
Alors, sacré ou ridicule ? Peut-être les deux.
Mais mieux vaut un tablier simple porté avec humilité qu’un tablier brodé d’or porté comme un trophée de carnaval.
J.M.C




