MISCELLANÉES MAÇONNIQUES
par Guy Chassagnard

Chronique 442

1893 – L’initiation de Maria Deraismes

Petit rappel des faits connus : en novembre 1881, la loge Les Libres Penseurs, à l’orient du Pech, reçoit de Maria Deraismes une demande d’initiation.

Celle-ci se retire de la Grande Loge Symbolique Écossaise opposée à l’initiation des femmes.

Le 14 janvier 1882, la profane reçoit le tablier et les gants d’apprenti et, faveur particulière due sans doute à sa renommée, un cordon de maître.

Suite à la cérémonie, la Loge du Pech réintègre son obédience, laissant Maria Deraismes sans atelier pour y tailler sa pierre.

Onze ans plus tard – soit le 14 mars 1893 –, sans que l’on sache quand, où et comment l’intéressée a accédé aux degrés de compagnon et de maître maçon, elle procède solennellement, au domicile d’une amie, à l’initiation de treize profanes de sexe féminin avec lesquelles elle fondera bientôt la Grande Loge Symbolique Écossaise « Le Droit Humain », première obédience française mixte.

Pour seule information, relative à l’initiation de la sœur Deraismes, on ne dispose que d’un article paru en 1895 dans le Bulletin international du Droit Humain :

« Alors, le Vénérable, en vertu des pouvoirs qu’il tient de l’Atelier, déclare, en son nom et ceux de ses frères, la profane Deraismes initiée Franche-Maçonne au grade d’Apprenti et membre actif de la Loge, et il la consacre à la manière accoutumée au rite écossais.

« Après cette cérémonie, le Vénérable offre à la nouvelle sœur un bouquet d’une entière blancheur, en lui expliquant le symbole maçonnique.

« Enfin, comme souvenir de la première initiation féminine faite par la Loge “Les Libres Penseurs du Pecq”, il lui donne un “ruban de Maître” richement décoré d’une branche d’acacia, portant une dédicace : “À la Sœur Deraismes”. »