Être ou ne pas être : la question initiatique du maçon contemporain
La célèbre et dramatique phrase « Être ou ne pas être, telle est la question » illustre le dilemme d’Hamlet, mais aussi celui de l’initié confronté à la vérité. Comme le prince danois, le maçon se trouve parfois déçu face à une réalité bien différente de celle qu’il imaginait en franchissant la porte du Temple. Les révélations initiatiques, parfois douloureuses, viennent briser ses illusions et mettent à l’épreuve sa sincérité et son engagement.
Le doute, l’angoisse, les tensions intérieures accompagnent souvent l’homme dans son cheminement. Certains préfèrent vivre aliénés, loin des vérités du monde, dans une « caverne » confortable, tel que l’a illustré Platon dans son allégorie. Mais l’initié, lui, choisit — ou devrait choisir — de sortir de cette obscurité.
La sélection des membres : rigueur ou compromission ?
À l’instar d’autres fraternités, l’Ordre maçonnique repose sur des principes solides : probité, honneur, conscience citoyenne. L’initiation n’est pas une fin en soi, mais le début d’un processus de transformation qui exige travail, tolérance et amour du genre humain.
Pourtant, dans certaines loges, la précipitation ou la complaisance dans la sélection des candidats entraîne l’entrée de profanes mal préparés, attirés par le titre plus que par l’engagement. Cela affaiblit l’Ordre et conduit à des désillusions des deux côtés.
Quand l’initié se désengage…
Déceptions, absences, retards, refus de charges, critiques injustifiées de l’École Maçonnique… autant de symptômes du désengagement. Certains oublient qu’ils sont venus pour apprendre, construire, transmettre — et non pour juger ou se distraire.

La responsabilité est partagée. Si les loges ne proposent pas des travaux enrichissants, ne suscitent pas l’implication, ne pratiquent pas le mentorat, alors l’ennui gagne. Le frère devient Hamlet : il doute, il s’interroge, il vacille.
Questions à se poser…
- Qu’ai-je fait pour ma Loge ?
- Ai-je été assidu, engagé, fraternel ?
- Ai-je proposé des travaux ? Participé à la vie de la Loge ?
- Ai-je accompagné des apprentis ou des compagnons ?
- Ai-je invité d’autres frères ou proposé des candidats sérieux ?
Si la réponse est non, alors il est temps de méditer, non pas sur le crâne de Yorick, mais sur l’essence même de l’engagement maçonnique. Si l’on réalise que l’on n’a jamais vraiment « été », alors peut-être est-il temps de partir dignement, avec le « quite-placet » en main — non par faiblesse, mais par honnêteté.
Texte de Márcio dos Santos Gomes — traduit et adapté pour GADLU.INFO




