Le ministre de la Justice s’exprime sur les accusations d’ingérence dans la franc-maçonnerie cubaine
Le ministre de la Justice de Cuba, Óscar Manuel Silvera Martínez, a fait des déclarations publiques afin de rejeter les accusations d’intervention de l’État dans les affaires internes de la maçonnerie cubaine.
Dans son intervention, diffusée dans le Noticiero Nacional de Televisión (NTV), le titulaire du MINJUS a défendu le cadre légal qui régule les associations à Cuba et a évoqué le respect historique de son ministère envers la Grande Loge de Cuba, sans mentionner directement les récents conflits liés au leadership maçonnique ni les figures impliquées dans ce différend.
- Source : Site CIBERCUBA

Défense institutionnelle : La loi et le rôle du MINJUS
«La Loi 54 de 1985, que nous appelons la loi sur l’association, confère au Ministère de la Justice un rôle directeur dans le processus de constitution, de création et de contrôle des formes associatives», a déclaré le ministre, qui a précisé que ce «rôle directeur» implique une obligation légale du ministère en ce qui concerne le suivi, la supervision et le respect des normes des organisations enregistrées :
«Cette réglementation confie au MINJUS la responsabilité du contrôle, de la gestion et du respect de la loi sur les associations», a-t-il précisé.
Selon le titre, à Cuba, il existe actuellement 2 261 formes associatives enregistrées, dont 1 141 sont fraternelles, et parmi celles-ci, une bonne partie sont des maçons.
Reconnaissance formelle de la franc-maçonnerie et de ses mécanismes internes
Le ministre a également souligné la considération légale que l’État cubain accorde à la franc-maçonnerie, qu’il a décrite comme « une association fraternelle à caractère social » et qui est donc constituée par son inscription au Registre des Associations. »
Dans cette perspective, il a souligné que la Grande Loge de Cuba n’est pas une exception au contrôle étatique, mais fait partie d’un cadre normatif qui s’applique à toutes les entités similaires. Néanmoins, il a insisté sur le fait que cela n’implique aucune interférence.
«Avec la Grande Loge de Cuba et le reste des Loges, nous avons entretenu une relation de proximité et de respect», a-t-il souligné.
Silvera a insisté sur le fait que son ministère reconnaît et respecte profondément l’autonomie de la franc-maçonnerie, surtout en ce qui concerne sa législation interne.
« La franc-maçonnerie dispose d’une législation étendue, qui couvre tous les aspects de la vie de la fraternité et possède les mécanismes nécessaires pour résoudre les diverses situations qui peuvent se présenter. »
Dit également que « ils disposent de mécanismes pour résoudre les diverses et complexes situations qui peuvent se présenter dans la vie quotidienne de la franc-maçonnerie ».
Le conflit actuel : « Un sujet interne », selon le ministre
Sans faire référence explicite à des noms ou à des faits récents, Silvera a décrit les tensions au sein de l’institution comme une controverse de nature interne :
Il a reconnu qu’il existe des « différences dans la manière, dans la forme, dans la procédure par laquelle le Grand Maître a été choisi », et que ces divergences ont provoqué des divisions au sein de la fraternité
En ce qui concerne le rôle du ministère de la Justice pendant la crise, Silvera a reconnu qu’il y a eu de multiples échanges avec les secteurs opposés.
« Nous avons insisté sur le fait qu’ils doivent chercher les formules, les moyens qui, à partir de leurs réglementations, garantissent le respect des préceptes de la législation maçonnique pour résoudre les différends », a-t-il précisé.
Négation catégorique des accusations d’intervention
Un des points les plus catégoriques de la déclaration était le rejet absolu de toute interférence de l’État dans les affaires internes de la franc-maçonnerie.
« Dans notre cas, aucune action n’a existé ni n’existera qui interfère, qui privilégie, qui cherche à établir des critères de prévalence de l’un ou de l’autre. Ce que décideront les institutions maçonniques, les hommes qui composent ces institutions, c’est ce que nous respecterons et acachterons », a-t-il réitéré.
De même, il a qualifié d’inacceptables les critiques adressées aux fonctionnaires du MINJUS.
Il a qualifié de « incorrect et inacceptable » les calomnies et les offenses faites à l’encontre des fonctionnaires et des directeurs du ministère de la Justice, et a indiqué que cette attitude « méconnaît l’essence du respect mutuel et de la considération qui a présidé au travail entre le ministère de la Justice et la franc-maçonnerie ».
Le ministère de la Justice se protège face aux critiques
Les déclarations du ministre Silvera visent à protéger le ministère de la Justice face aux critiques croissantes concernant son intervention présumée dans la crise interne de la franc-maçonnerie cubaine.
À travers une défense technique du cadre légal et un discours de respect institutionnel, le fonctionnaire a tenté de distancer le gouvernement du conflit que traverse la Grande Loge.
Selon ces rapports, le Ministère a refusé de reconnaître l’élection interne de Juan Alberto Kessel Linares comme nouveau leader de la fraternité, une décision prise conformément aux statuts maçonniques.
Cubanet affirme que ce soutien de l’État à Filema Duarte, qui a pris ses fonctions après le départ de l’ancien Grand Maître accusé de détournement de fonds, contredit les principes de non-ingérence défendus publiquement par le ministre.
Cette attitude officielle a approfondi le schisme au sein de la franc-maçonnerie cubaine et a alimenté la perception de favoritisme institutionnel, malgré les insistances de Silvera en sens contraire.
En définitive, les paroles du titulaire du MINJUS ne parviennent pas à dissiper complètement les doutes ni à apaiser le mécontentement au sein du monde maçonnique, où une large majorité exige que le leadership de la Grande Loge soit résolu de manière démocratique et sans pressions externes.
La fracture reste ouverte et l’issue est encore incertaine.




