GADLU.INFO - WEB MACONNIQUE - FRANC-MACONNERIE
  • Une info à nous communiquer ?
  • Mentions légales
  • Contact
  • Actualités
    • Edito
    • Evenements
    • Communiqués
    • Anti-maçonnique
  • Web maçonnique
    • Sites obédiences
    • Sites Internet
  • Livres Revues
    • LIVRES / REVUES
    • Livre maçonnique gratuit du mercredi
  • Planches-Contributions-Réflexions
    • Miscellanées Maçonniques
    • Planches
    • Réflexions
    • citations maçonniques
    • Vidéos qui font du bien
    • Chronique de Claude Darche
    • Chronique symbolique-poétique de Patrick Carré
    • Miscellanea Macionica
    • Chronique (im)pertinente de Jérome Touzalin
    • Chronique littéraire
    • LOGE LIBRE ET INSOUMISE
  • Textes
    • Le Manuscrit Halliwell dit Regius(1390)
    • Manuscrit de Cooke (1400)
    • Statuts de Ratisbonne (1498)
    • Constitutions d’Anderson (1723)
    • Discours de Ramsay (1736)
    • Constitutions d’Anderson (1738)
    • Discours de Ramsay (1738)
    • Manuscrit Graham (1726)
    • Catéchisme symbolique (1760)
    • Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen (1789)
    • Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948)
    • Code Maçonnique
  • Lexique
    • Abécédaire – Glossaire Maçonnique
  • Maçons célèbres

LE RITE ET L’ART DE LA CONVERSATION EN LOGE

Planches, Réflexions | 30 mai 2025 | 0 | by A.S.

Le fondateur de la pensée chinoise, Kung Fu Zu (Confucius) et l’encyclopédiste ami de Voltaire, l’abbé Morellet, chacun dans son style et à sa manière, montrent pour la première fois l’importance du rite pour le deuxième art de la conversation comme condition préalable aux relations humaines et à leur bon fonctionnement. Cela ravira les francs-maçons…

Incontestablement, l’importance du rituel et l’art de la conversation sont au cœur de la pratique et de la formation maçonniques, que le franc-maçon travaille dans sa loge symbolique. Au diable les ateliers de Hauts Degrés, car même dans les degrés symboliques le Maçon ne perd pas son temps et gagne en humanité à chaque fois qu’il est assidu…

Le rite et l'art de la conversation en loge

Pourquoi une telle approche ?

L’époque se plaint d’incivilités qui entravent ou perturbent notre quotidien. L’individu moyen se sent agressé par un monde qui ne respecte plus les principes fondamentaux de la citoyenneté. Que prône Maître Kung qui semble avoir connu le même climat social dans son pays ? Quelle explication donne-t-il, lui qui est un maître de la vie plus qu’un philosophe ?

Il explique cette impossible cohabitation par la décadence et la dissolution des rituels. Ces derniers occupent une place centrale dans la société chinoise (et plus généralement dans la société asiatique) et leur non-respect (d’abord dans les plus hautes sphères du pouvoir) provoque la misère et la ruine des villes.

Les rituels régulent les relations entre les hommes et répartissent les fonctions. Certains pourraient être dérangés, peut-être, en soulignant qu’ils fixent des places entre les individus. Il y a évidemment des germes de sclérose dans cette vision du monde, mais elle offre la possibilité d’une véritable relation. Un savant compromis entre distance et proximité.

Le pouvoir ambigu du rite

Le rite crée une proximité, mais il crée aussi une certaine distance. Elle tend à protéger la relation d’un danger : celui d’une fusion où l’un des acteurs peut dépasser la mesure, dévier, manipuler et profiter de son ascendant. Se comporter humainement, c’est se comporter rituellement, dit le texte dans une phrase brillante « surmonter son ego dans le sens des rites » ou prendre le problème sous un autre angle, rechercher son propre intérêt strict, c’est enfreindre les rites. En Franc-Maçonnerie, l’initié apprend à se discipliner et à comprendre le monde à travers le rituel. C’est en intériorisant le rituel au départ, puis en l’approfondissant par un travail réflexif que le Maçon se construit et transforme en même temps sa vie dans le monde profane et ses relations avec son environnement. Vous aurez certainement compris que le rituel de style maçonnique ou « asiatique » apaise les relations entre les individus et les enrichit car il crée un ensemble d’attitudes propices à ces relations, établissant un fond commun.

Le rite ou rituel n’est en aucun cas un formalisme vide et restrictif, mais une structure minimale qui rend l’échange possible. Elle laisse aussi place à l’expression d’une certaine subversion ou à des termes comme fantaisie, provocation. Mais toujours sous la condition de l’harmonie, notion cardinale en Asie : le rituel bannit la dissonance, les fausses notes, les contretemps et les stridences.

Apprentissage des langues et de la communication

Quant à l’abbé Morellet, qui dans un essai sur la conversation reprend peut-être avec moins de verve les arguments de Jonathan. Swift, lorsqu’il traite du même sujet, son existence mondaine ajoutée à sa lecture de Swift lui permet de lister un ensemble de « vices » à bannir de nos échanges. Des erreurs qu’il attribue en grande partie à l’anglais. Il mentionne, entre autres, l’inattention, la pédanterie, le manque de continuité des idées, l’espièglerie, le despotisme ou esprit de domination, et un désir trop grand de montrer son esprit. Quel est l’objectif de Morellet dans cet essai ? S’il sacrifie à une mode de l’époque, ce goût pour les recueils d’erreurs à éviter et de codes à respecter (on parlera des manuels d’étiquette d’aujourd’hui), l’abbé défend les bienfaits et les vertus de la conversation. L’abbé Morellet rappelle par exemple qu’une grande partie des hommes tirent leurs connaissances de conversations ignorantes ou négligent la lecture. Mais il a surtout l’intention de devenir professeur de langues ou de communication. Nostalgique face à ce qu’il pressent comme son déclin, lui, qui fréquentait assidûment les salons, défend un idéal d’équilibre et montre comment l’art de la conversation implique que l’orateur assume une position où le dosage, l’équilibre et la retenue sont essentiels. Autrement dit, et pour l’expliquer notre auteur, il s’agit de plaire sans tomber dans l’autobiographie ou le monologue, d’instruire sans être savant et sentencieux, d’être spirituel sans être joueur, vif d’esprit sans brusquer l’interlocuteur.

Trouver le juste équilibre entre la bonne humeur, l’euphorie et l’ivresse, la controverse ou la colère et un esprit conflictuel. Celui qui porte tout est indésirable, comme l’est celui qui tombe dans le défaut inverse, celui qui se réfugie dans le silence : le muet. La conversation exige ou fait appel à plusieurs talents. Talent perdu au fil des siècles, remplacé par d’autres comportements ou par des pratiques techniques formelles sans affectation et sans défi.

L’art de vivre seul et en société

La séance maçonnique, que Morellet aurait certainement appréciée et dont il aurait loué l’ambiance, tente contre toute attente de la modernité de préserver un lieu et un temps d’échange véritable. Mieux encore, elle vise à initier et former ses adeptes à la véritable communication.

Il est incontestable que durant la séance, le Maçon apprend à contrôler ses sentiments et ses émotions, à écouter les autres, à les comprendre, à les critiquer, pourquoi pas ?, mais sans les disqualifier ni les annuler. La loge augmente progressivement un juste milieu et établit un standard conversationnel pour ses membres, une sorte de bonne hauteur, un ton de référence (pour rester dans la métaphore musicale). Le franc-maçon retrouvera donc dans la loge et très spécifiquement les manies signalées par Morellet et ses conseils sur l’emploi du langage, ses leçons de psychologue sur la manière de se comporter en société.

Une sociabilité idéale

L’éducation maçonnique et l’art de la conversation qu’elle cherche à promouvoir (sous différents titres) combattent d’emblée l’impolitesse et visent à donner à l’apprenti les moyens de se discipliner et de sentir par lui-même – plutôt que d’y être contraint – les règles de la bienséance.

La conversation, activité centrale du magasin, est sans aucun doute la grande école de l’esprit. Cela le stimule, l’éveille, le rend vigoureux ; Il développe des facultés telles que la mémoire et l’attention et donne une meilleure compréhension du jugement. Le Maçon y découvrira, entre autres apports, une sociabilité idéale et bien vécue, car partagée, enrichissante plutôt que restreinte, modèle qu’il cherchera à reproduire hors du temple.

Ce détour par le XVIIIe siècle et l’Asie n’avait d’autre but que de montrer une Franc-Maçonnerie du même niveau dans son siècle et qui, dotée d’outils robustes (conversation et rituel comme principaux), reste opérative, terriblement efficace, c’est-à-dire puissante, sans froisser ses détracteurs.

Jean-Pierre Dupuis

Source

  • Bibliothèque Fernando Pessoa

Previous
GRATUIT – LA REVUE DE LA MACONNERIE UNIVERSELLE N° 82
Next
LES 5 BLESSURES DE L’ÂME | INFOGRAHIE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Obtenez les nouveaux articles par mail :
Powered by follow.it