Les Frères de l’équinoxe: ou la République maçonnique de Marc de Jode (Juin 2017)
Jules Ferry, Gambetta, Raspail, Arago, Littré, Ledru-Rollin, Victor Schoelcher, Édouard Vaillant, et tant d’autres… La mémoire retient ces noms illustres uniquement parce qu’ils gravent les plaques des rues de nos villes, mais on a oublié qu’ils furent les véritables pères de notre République, celle dont les principes et l’héritage valent encore aujourd’hui, et fondent nos valeurs comme notre mode de vie en France.
Nous avons hélas oublié le rôle décisif joué par ces hommes, entre 1871 et 1881, la décennie où se décida le sort de notre pays. Car durant dix années, la France vécut dans l’incertitude de son régime.
Devait-elle, comme toutes les autres Nations d’Europe, s’installer dans une monarchie définitive ? Serait-elle secouée par d’autres répliques de la Commune de Paris ? Les ligues catholiques vivaient dans cette angoisse et oeuvraient dans chaque paroisse à prévenir ce danger. Se dirigeait-elle vers une dictature ?
Des généraux ambitieux tels Mac Mahon, Rochebouet et plus tard Boulanger, caressaient ce rêve avec les nostalgiques du bonapartisme et les revanchards de la défaite de 1870. Durant dix années, la France interrogea son destin, ruminant sa défaite et la perte de l’Alsace-Lorraine, surveillant le pavé parisien encore imprégné du sang des 30.000 communards exécutés par les Versaillais.
Or, il s’en fallut de la volonté de ces quelques hommes qui, par-delà leurs convictions divergentes voire opposée, avaient tous un point commun : ils étaient Francs-maçons ! Les grandes lois de la IIIème République, qui nous gouvernent aujourd’hui, connurent une lente gestation sous la lumière des chandelles des loges, dans les forges secrètes de la Franc-maçonnerie… Parce qu’au dehors des vents contraires soufflaient la haine, ils ont secrètement accouché la République, avec comme seuls outils : l’espérance et la fraternité. Ce récit est une fresque historique qui nous entraîne aux sources de l’idée républicaine à la française.
La liberté de la presse, l’état civil, l’école publique, la laïcité, le divorce et le mariage civil, l’égalité des sexes, l’impôt progressif… autant de concepts mijotés souvent dans la douleur, toujours avec lenteur, et dont nous sommes les héritiers amnésiques. Le romanesque pose ces illustres personnages dans la loge maçonnique de Calais.
Une loge appelée Utopia, dans laquelle Gambetta, Jules Ferry, Raspail et quelques autres confrontèrent leurs idées pour accoucher la “République idéale“. Au début les Francs-maçons d’Utopia espéraient seulement installer cette République aux colonies africaines. Ils ne savaient pas eux-mêmes qu’ils y préparaient le destin de la France…
