Billet d’humeur et d’humour
Le 10 septembre, la France entière se met en mode « blocage ».
Camions, tracteurs, pneus enflammés : tout est bon pour paralyser le pays. Et là, une pensée m’assaillit (certains diraient une tentation luciférienne) : et si les francs-maçons en faisaient autant ?
Oui, oui, imaginez la scène.

Le temple bloqué
À l’entrée de la loge, pas de CRS, pas de gendarmes : deux colonnes majestueuses, barrées d’un ruban rouge et bleu. Les apprentis distribuent des tracts :
« Non à la hausse du prix des gants blancs ! »
« Touche pas à mon compas ! »
« Plus de vin au banquet, moins d’eau plate ! »
Les compagnons montent des barricades avec des maillets et des équerres, pendant que les maîtres, eux, discutent… trois heures, bien sûr, pour savoir si le blocage doit être voté à main levée ou au scrutin symbolique. Résultat : il est minuit, et rien n’a commencé.
Le vrai blocage
Mais soyons sérieux deux minutes (pas plus, rassurez-vous). Le vrai blocage, ce n’est pas de fermer nos temples : c’est de continuer à fonctionner comme si le monde extérieur n’existait pas.
- On bloque quand on refuse de dépoussiérer nos rituels qui sentent parfois la naphtaline.
- On bloque quand nos loges se transforment en clubs fermés, plus préoccupés de décorations que de réflexion.
- On bloque quand, au lieu de construire des ponts vers la société, on s’enferme dans des chapelles où l’on se congratule entre initiés.
Et si on débloquait pour de vrai ?
Alors oui, ce 10 septembre, le pays bloque. Mais peut-être que les maçons, eux, devraient prendre le contre-pied : débloquer.
Débloquer nos égos boursouflés.
Débloquer nos discours soporifiques qui endorment plus sûrement qu’un feu de pneus.
Débloquer nos loges pour qu’elles redeviennent ce qu’elles devraient toujours être : des laboratoires d’idées, des ateliers d’humanité, des temples vivants et non des musées poussiéreux.
La révolution symbolique
Soyons honnêtes : bloquer une route, ça fait la une du JT. Bloquer une loge, ça ne ferait même pas un post Facebook. Mais débloquer nos consciences, ça, oui, ça changerait vraiment quelque chose.
Alors, mes frères et sœurs, au lieu de hisser des banderoles devant nos temples, et si nous hissions un peu plus haut nos idéaux ?
Au fond, la seule question qui vaille est la suivante : voulons-nous être les gardiens d’un stationnement symbolique… ou les architectes d’un avenir dégagé ?
Et puis, entre nous… bloquer une loge, passe encore. Mais bloquer le buffet du banquet… là, c’est le Grand Orient lui-même qui descendrait dans la rue.





Je n aurai pas mieux dit!
Merci .!