WILLERMOZ ET LA STRICTE OBSERVANCE… »ESSENCE DU SECRET MAÇONNIQUE »

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 199

1767 – Willermoz et la Stricte Observance

Épris de spiritualisme, d’occultisme et d’alchimie, Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) se tourne vers tous les systèmes susceptibles de lui li­vrer « l’essence du secret maçon­nique » et de­vient membre, en 1767 à Versailles, de l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Uni­vers. Il fait ainsi sienne la doctrine de Martinès de Pasqually sur la réintégration des êtres, qu’il s’engage à propager. 

À la mort du maître, survenue en 1774, il entreprend, avec Louis Claude de Saint-Martin, venu s’installer chez lui, la rédaction des Leçons de Lyon aux Élus Coëns, destinées à dé­ve­lopper les enseignements du Martinésisme. 

Mais déjà, Jean-Baptiste Willermoz, déçu de n’avoir pu encore percer, en sa qualité de Réau-Croix, les véritables mystères de la Maçonnerie, s’est tourné vers la Stricte Observance Templière du baron von Hund. 

Dans une lettre adressée à celui-ci, en septembre 1772, il a particulièrement insisté sur les longues recherches auxquelles il s’est livré « pour découvrir l’essence du secret maçonnique » ; et, proposant une alliance à son correspondant, demandé le rattachement de la loge La Bienfaisance, qu’il dirige, à la Stricte Observance Templière. 

Ainsi, en 1774, est-il reçu membre du nouvel Ordre du Temple, sous le nom d’Eques Baptista ab Eremo (chevalier Baptiste du désert) ; y ralliant bon nombre de francs-maçons lyonnais. Témoin et acteur de la création des Ve (Bourgo­gne), IIe (Auvergne) et IIIe (Occitanie) provinces – bientôt transformées en « Directoires écossais », liés par traité avec le Grand Orient de France – Jean-Baptiste Willermoz s’implique dans une vaste réforme de l’Ordre templier qu’il va façonner à sa guise.  

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

• La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
• –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
• –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).

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