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Quand Médias dévoile le complot journalistico-maçonnique

L’editorial « Marianne » se livre à un critique en règle du dossier sur les francs-maçons qu’a récemment publié « Medias« .

L’opportunité pour la presse de se faire une auto-critique sur le fabuleux marronniers que constitue la franc-maçonnerie.

Source : http://www.marianne2.fr/Quand-Medias-devoile-le-complot-journalistico-maconnique_a183378.html

Le dernier numéro de Médias, le magazine qui est au journalisme ce que la conscience est à l’être humain, nous donne une belle leçon de courage en dénonçant le mal qui ronge la presse: la franc-maçonnerie, bien sûr. De lieux communs en approximations, en huit pages, Médias clôt le débat en enfonçant les portes ouvertes.

Ils sont partout, et depuis belle lurette ils ont infiltré les médias. Dans les journaux, les télés, les radios, ils assurent la promotion des copains, même nuls, à coup de piston. Et quand un article ne leur plaît pas, gare à celui qui l’a écrit. Bref, c’est un complot permanent, une conspiration perpétuelle, une véritable plaie. Qui ça ? Les francs-maçons bien sûr. Après leur tournée dans toute la France en une de l’Express, du Nouvel Obs et du Point, ils sont en ce moment en couverture du trimestriel Médias.

Sous le titre-fleuve « TF1, L’Express, France Télévisions, Le Point, l’Afp, le Canard Enchaîné, Le Figaro, Le Parisien… Où se cachent les journalistes francs-maçons ? », le magazine qui prétend « lire entre les lignes » publie en fait non pas une enquête, mais une interview… de deux journalistes spécialistes es franc-maçonnerie Sophie Coignard (Le Point) et François Koch (L’Express). Attention ! Vous allez voir ce que vous allez voir ! préviennent Robert Ménard (le très vertueux ex-secrétaire général de Reporters sans frontières, et directeur de la rédaction de Médias) et Emmanuelle Duverger, les deux auteurs de cet entretien qui s’étire sur huit pages : ici Môssieur, on « brise un tabou », on dénonce ces journalistes indignes « bien placés pour promouvoir un frère, bloquer un papier, passer sous silence une affaire gênante », on fait des « révélations ». La vache !


Eboueurs et ouvriers du bâtiment, même combat

Et quelles sont-elles, ces révélations ? Eh bien tout d’abord, il est plus compliqué de devenir franc-maçon pour un éboueur que pour un journaliste.
Mais ce n’est pas tout — et là, c’est vraiment du lourd : il y a de plus en plus de journalistes francs-maçons. Combien ? Ah ça, on ne sait pas.  Mais, ainsi que l’explique François Koch, vu qu’il y a quatre fois plus de francs-macs qu’il y a 40 ans, y a pas de raison qu’il n’y en ait pas quatre fois plus dans les rangs des journaleux. Surtout — et on en revient à la révélation numéro 1 — que « si on veut avoir de l’influence, il semble plus intéressant de recruter parmi les journalistes que chez les ouvriers du bâtiment ». CQFD. (1)

Il y a pire — et même carrément de quoi faire sauter la République : les francs-maçons ont noyauté la presse au plus haut de la hiérarchie, et usent de leur pouvoir pour maintenir l’omerta. Pour preuve, deux éléments livrés par nos Rouletabille.
1)    « Certaines personnes ont accès à des postes de responsabilité dans les rédactions grâce à ce qu’un de mes confrères profane appelle l’« assurance trois points ». La seule explication valable à leur ascension étant l’appartenance à la franc-maçonnerie », explique doctement Sophie Coignard. Mine de rien, la journaliste vient de percer à jour un des plus grands mystères de l’humanité : la promotion des nuls. Ce phénomène étrange que décrivait déjà Corinne Maier dans son livre Bonjour paresse et qui veut que les chefs sont parfois moins compétents que leurs employés aurait donc une seule et unique cause : la franc-maçonnerie ! Les hiérarchies des rédactions étant — toujours selon Coignard — infestées de crétins en tous genres, c’est donc la preuve qu’elles sont minées de l’intérieur par les francs-macs. CQFD bis.
2)    «  Je suis toujours surpris d’observer, y compris lors d’événements importants concernant la maçonnerie, que certains journaux n’en font guère état : pas une brève, pas une ligne ! », raconte François Koch. Alors quoi ? « L’existence de 160 000 maçons en France est accessoire, anodine, malgré l’incontestable goût du pouvoir propre à ce réseau ? ». Non, bien sûr : il y a certainement, «  dans la hiérarchie, des gens qui mettent leur veto ». Et de clarifier son propos un peu plus loin : « Je m’interroge toujours sur les rédactions où ne sort jamais aucun article sur la maçonnerie : ne sont-elles pas tenues par des frères ? »
C’est un peu comme le 11 septembre : si la presse n’évoque jamais le fait que les attentats du WTC et du Pentagone sont des coups montés par Bush et ses amis affairistes américains, c’est parce qu’elle est partie prenante du complot (Bush et ses amis affairistes la financent!) Eh bien là, la preuve que certains journaux sont noyautés par les maçons, c’est qu’ils n’en parlent pas. Comment expliquer autrement le fait qu’ils passent sous silence l’existence d’un réseau de 160 000 âmes ? Comment surtout expliquer que ces rédactions se privent d’un sujet qui, de l’aveu des deux journalistes, est certes un marronnier, mais un marronnier qui «fait une des meilleures ventes du Point chaque année», comme le souligne Sophie Coignard? CQFD ter.

Implacable et glaçant, n’est-ce pas ?

Pourtant il y a — hélas !— encore plus grave. En effet, si le silence de certaines rédactions au sujet de la franc-maçonnerie et de ses 160 000 membres indique clairement qu’elles sont infiltrées par les initiés, que dire de l’omerta qui règne dans toute la presse nationale sur le Rotary Club et les quelques 1,2 million de membres que compte ce réseau tentaculaire dans le monde ?  La presse française n’est-elle pas désormais entièrement livrée aux puissances occultes rotariennes ? Autant dire que nous allons en baver des ronds de chapeaux, à force de dîners de gala annuels — foie gras, chapon, chariot de fromages et farandole des desserts — sans parler des cocktails arrosés de champagne tiède et de propos glacés en présence du maire et du député.

Mais ça, ce sera l’objet d’une prochaine enquête de Sophie Coignard et François Koch. Si du moins ils survivent à l’article de Médias. Car nos deux intrépides enquêteurs n’y craignent pas de balancer des noms de journalistes francs-maçons, au point de mettre leur propre sécurité en danger. Enfin, ils balancent surtout un nom. Celui d’un collègue de François Koch à L’Express, en fait. Les deux investigateurs y voient la preuve qu’ils ne sont pas corporatistes. « Outer » un voisin de bureau : c’est ça, briser un tabou?

A.S.: