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PERQUISITION À L’HÔTEL DE SOISSONS- MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 151

1745 – Perquisition à l’hôtel de Soissons

Pour avoir le détail de cette « histoire », il y a lieu de se reporter à l’ouvrage de Pierre Chevallier : Histoire de la Franc-Maçonnerie française, vol. I (1974). Résumons ici :

Le 8 juin 1745, le commissaire de police Delavergée, accompagné des inspecteurs Vierrey et Poussot, se rend  à l’hôtel de Soissons, rue des Deux-Écus ; ceci suite à une infil­tration parmi les frères du sieur Vierrey. 

Il y découvre, dans un salon particulier, la présence de vingt-quatre à vingt-cinq personnes, « vêtues d’un tablier de peau blanche noué autour d’elles et tenant par en haut à un bouton, toutes rangées en deux haies autour d’un tapis de toile où se trouvent figurés des symboles maçonniques ».

Le procès verbal du commissaire signale également la présence de trois chandeliers de cuivre d’autel et d’un piédestal sur lequel est placé un Nouveau Testament, ouvert au « Saint Évangile de Jésus-Christ selon Saint Jean ». 

Figure encore une copie du Psaume 132, rappelant : « Qu’il est bon et qu’il est agréable pour des frères d’habiter ensemble. »

Derrière le piédestal, se tiennent deux « particuliers » dont celui de droite porte un cordon bleu et un cordon rouge au col – sans doute le bleu pour la charge de vénérable maître et le rouge pour le grade d’Écossais. 

Poursuivant sa visite, le commissaire pénètre dans un petit cabinet où sont entreposés un sac de toile et un Abrégé historique de la Bible.

Rendant compte de sa visite à Claude-Henry Feydeau de Marville, lieutenant de police, le commissaire Delavergée fournira la liste des trente-sept membres de l’atelier, déclarés « gens de la plus vile espèce » – pour n’être que marchands, artisans ou bourgeois. 

Ceux-ci feront l’objet d’une réprimande ; leur traiteur étant, lui, condamné à une amende.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: