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MARQUIS DE GAGE, FRANC-MAÇON

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 194

1765 – Le marquis de Gages, franc-maçon

L’une des grandes figures maçonniques européennes du XVIIIe siècle fut sans nul doute François Bonaventure Dumont, marquis de Gages (1739-1787)o: un riche aristocrate et propriétaire terrien des Pays-Bas autrichiens. Maître de la loge La Vraie et Parfaite Union de Mons – fondée en 1721 – il sut la faire reconnaître « grande loge provinciale » par la Grande Loge de France (en 1765), avant de la placer (en 1770) sous l’égide de la Grande Loge d’Angleterre.

Le marquis de Gages entretint longtemps des relations épistolaires avec le grand maître de la Grande Loge de France, en l’occurrence le comte de Clermont, Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), portant essentiellement sur la pratique maçonnique. 

On lui doit des rituels, datés de 1765, aujourd’hui conservés à la Bibliothèque nationale de France ; dont on remarquera une singulière Histoire de la construction du Temple et de l’as­sassinat d’Hiram du troisième degré. 

On y apprend en effet qu’Hiram créa d’abord trois classes dont une d’apprentis, une de compagnons et une de maîtres, avertissant ceux-ci qu’ils seraient « payés chaque samedi au soir ». 

« Mais vers la fin du mois, s’étant aperçu qu’il était dupé dans le paiement puisqu’il se trouvait [à] court d’argent, il s’ima­gina qu’il fallait que les ap­prentis ou les compagnons le dupassent en recevant la paye de maître. 

« Pour remédier à cet abus, il fit construire deux grandes colonnes d’airain. » 

La colonne de gauche fut dédiée aux apprentis qui, moy­ennant « un mot, un signe, un attouchement et une passeo» vinrent y « déposer leurs outils et recevoir le salaire de leurs travaux ». La colonne de droite servit aux compagnons. Les maîtres furent, quant à eux, payés dans la chambre interne.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: