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MANIÈRE DE DONNER LE MOT DE MAÇON – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.


Chronique 62  – 1696 – Manière de donner le Mot de maçon

[Suite de notre Chronique 61]

Tout d’abord vous devez faire agenouiller l’hom­me qui va recevoir le Mot, et après maintes cérémonies destinées à l’effrayer, vous lui faites prendre la Bible et, plaçant sa main droite dessus, vous devez l’exhorter au secret, en le menaçant de ce qui se produirait s’il venait à violer son serment. Puis on lui fait prêter ser­ment comme suit :

 

« Par Dieu lui-même, et vous aurez à répondre à Dieu quand vous vous tiendrez nu devant lui au jour suprême, vous ne révélerez rien de ce que vous allez entendre ou voir à présent, ni oralement, ni par écrit ; vous ne le mettrez jamais par écrit, ni ne le tracerez avec la pointe d’une épée, ou tout autre instrument, sur la neige ou le sable, et vous n’en parlerez pas, si ce n’est avec un maçon en­tré ; que Dieu vous soit en aide ».

 

« Après qu’il [le récipiendaire] a prêté serment, on l’emmène hors de la Compagnie, avec le plus jeune Maçon, et quand il est suffisamment effrayé par mille postures et grimaces ridicules, il doit apprendre dudit Maçon la manière de se tenir à l’or­dre, ce que sont le signe, les postures et les paroles de son en­trée.

 

« Quand il revient au sein de la Compagnie, […] il fait à nouveau le signe, en passant la main sous le menton, devant sa gorge, ce qui signifie qu’on la trancherait s’il venait à manquer à sa promesse. Ensuite, tous les maçons présents se murmurent l’un à l’autre le Mot, en commençant par le plus jeune, jusqu’à ce qu’il arrive au Maître Maçon, qui redonne le Mot à l’Apprenti entré.

 

« Le Maître lui donne le Mot et lui serre la main à la manière des Maçons, et c’est tout ce qu’il y a à faire pour faire de lui un parfait Maçon. »


© Guy Chassagnard – Auteur de La France-Maçonnerie en question (Éditions Dervy – 2017) & du  Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016).


 

A.S.: