GADLU.INFO compte un nouveau contributeur en la personne de Jérôme Touzalin.

Jérôme Touzalin est un dramaturge , responsable de la communication et membre du Conseil de l’Ordre, de la Grande Loge Traditionnelle et Moderne de France.

 Il nous offre aujourd’hui un texte autour de la charge de Vénérable Maître.

                                            Les « Salomon » nouveaux arrivent !

          Voici venu, dans nombre d’ateliers, le temps de l’élection des Vénérables Maîtres pour l’année 2016-2017 ;

Moment d’intense émotion, tout d’abord pour celui qui prend vraiment conscience que son temps est compté, presque passé… il va falloir apprendre à passer le relais, donner ce maillet qu’il avait pris en affection, devenant comme une autre manifestation de lui-même, sa baguette de chef d’orchestre, conduisant la musique de l’esprit… Quel délicieux pouvoir… pour certains.

Émotion non moins intense pour celui qui se présente aux suffrages de ses frères… En général, dans les loges où règne la paix, la joie et l’harmonie, il n’y a qu’un seul candidat… le futur élu se projette sur les dix tenues qui l’attendent pour son parcours qui va s’ouvrir dès septembre… et il a un peu le trac, sauf pour certains.

C‘est que le Vénérable est un personnage qui joue un rôle capital, assis dans cette chaire qui représente la Maîtrise du pouvoir temporel et spirituel… et où il devra en digne successeur du mythique Roi Salomon, dispenser avec un égal équilibre, la force, la sagesse, la beauté.

Cette chaire qui, dès lors que l’on pénètre dans le temple, au soir même de son initiation, une fois le bandeau ôté, attire tous les regards !

Voilà sans doute pourquoi, à la question que l’on pose dans le rituel : « Qu’avons-nous demandé en entrant en loge ? », si on répond classiquement : « La lumière », on sait bien que d’autres se retiennent déjà de dire : « devenir Vénérable Maître ».

Effectivement, ce n’est pas rien d’être Vénérable d’un atelier… n’est-ce pas le sommet du parcours dans une loge ?  C’est prendre rang parmi les Chefs de l’Ordre, c’est être le représentant direct du Grand – Maître… c’est incarner cet espoir des hommes qu’un jour nous établirons une société où règnera la paix et la justice.

Pourtant- un moment de réflexion s’impose avant que de s’en aller trôner au sommet de ce micro édifice qu’est un atelier. Si, effectivement la position de Vénérable est l’honneur le plus grand qui puisse être fait à l’un des membres de l’atelier, n’oublions pas que notre véritable ambition, à tous, ici, Vénérables compris, celle qui doit supplanter toutes les autres, est de progresser dans la spiritualité.

En cet instant symboliquement fort, qu’est l’élection d’un nouveau Vénérable, il convient de rappeler que nous entrons en Maçonnerie, non pas pour devenir Vénérable, mais pour devenir Maçon, un point, c’est tout !

Nous avons la chance, en pratiquant l’exercice Maçonnique, d’être dans une sorte de laboratoire d’expérience des relations humaines. Où des hommes d’origines diverses, de religions diverses, de cultures et de niveau sociaux divers, vont adopter des règles du jeu totalement différentes de celles auxquelles ils sont habitués au dehors… la chance unique de faire en sorte que tout ce qui habituellement sépare se mette soudain, comme par magie, à rassembler.  Nous sommes ici pour appartenir à une chaîne d’union, où chaque maillon vaut celui qui lui est voisin. Continuons dans cet esprit.

Ne faisons pas de la Maçonnerie un enjeu d’ambitions ridicules. N’apportons pas ici le dérisoire dont nous sommes si friands à l’extérieur. Faisons une pause pour un temps, dans  notre goût pour les gloires illusoires.

Et c’est aux Vénérables Maîtres qui vont prendre place dans l’illustre chaire du Roi Salomon, qu’il revient, par la grâce de leur esprit, de leur conviction en la foi Maçonnique, et de leur modestie naturelle, de faire en sorte que les mauvais vents du dehors ne pénètrent pas dans le temple, mais que, bien au contraire, ce soit l’esprit qui souffle au-dedans qui se répande au dehors.

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