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LES PREMIÈRES TURBULENCES… »MAÇONNIQUES »

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 182

1760 – Les premières turbulences

• 1758. – Jacques Antoine Lacorne, maître à danser à Paris, devient substitut particulier du grand maître de la Grande Loge de France ; il succède au banquier Christophe Jean Baur qui, en cette année, a totalement disparu de l’horizon maçonnique.

• 1760. – La Grande Loge des Maîtres parisiens, « ditte » de France, se dote de nouveaux statuts et règlements. Il y est stipulé (art. 10) qu’il ne sera érigé maître de loge « aucun frère qu’il ne soit d’un état libre, honnête et son maître ». Au­cun domestique, ou « autre sans qualité », ne sera accepté.

• Premiers troubles au sein de la Grande Loge de France, provoquant l’affrontement des « lacornards » et de leurs opposants, dont font partie les frères Martin Pény (plumassier), Henri Duret (tenancier d’hôtel), et Charles Léveillé (tabletier en tabatière). La lutte des classes paraît s’imposer au sein de l’Ordre maçonnique.

• 1762. – Décès de Lacorne ; qui ne met pas fin, loin s’en faut, aux troubles prévalant au sein de la Grande Loge de France. Augustin Chaillon de Jonville, nommé substitut général s’emploie, mais en vain, à rétablir l’ordre.

• 1766. – Exclusion, prononcée par la Grande Loge de France, de quinze maîtres de loge parisiens, appartenant au courant « lacornard », dont Joseph Daubertin, Henri Duret, Labady, Charles Lé­veillé, et Martin Pény. Il est reproché à ceux-ci de se constituer en grande loge « indépendante ».

• La Grande Loge interdit « les soi-disant grades supérieurs aux Chevaliers d’Orient », en particulier celui de Chevalier Kadosch, déclaré « faux, fanatique et détestable ». Il existe en France 164 loges, dont 71 à Paris.

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A.S.: