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LES MÉMOIRES DU DUC DE LUYNES – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 112

1737 – Les mémoires du duc de Luynes

Relevé dans les Mémoires de Charles Philippe d’Albert (1695-1758), duc de Luynes, à la date du 9 mars 1737 :

« Il est souvent question, parmi la jeunesse, de l’Ordre des Francs-Maçons, autrement dits : Frimassons ; plusieurs jeu­nes gens de ce pays-ci et de nom se sont fait recevoir depuis peu dans cet Ordre. 

« On prétend qu’il est établi depuis six cents ans par des titres bien authentiques, que plusieurs personnages considérables s’y sont fait recevoir. Il y a un serment inviolable dans cet Ordre, que les rois même d’Angleterre n’ont jamais pu savoir ; cet Ordre nous vient d’Angleterre.

« Il y a en France des assemblées qu’on appelle loges, où l’on propose et reçoit ensuite ceux qui se présentent. On donne dix louis pour être reçu. Le jour de la réception, il y a un grand souper, précédé, dit-on, d’un discours prononcé par M. de Ramsay, Écossais et chancelier dudit Ordre ; il y a plusieurs cérémonies, mais dont on ne dit point de détail. 

« On sait seulement que ceux qui sont de cet Ordre, ou ceux qui veulent y être reçus, doivent avoir un tablier, une truelle, une paire de gants d’homme et une paire de gants de femme. 

« Gens de toute espèce et de toutes professions sont reçus dans cet ordre, hors les femmes qui n’y sont point admises ; il y a des maîtres et des compagnons, et en outre cela des chevaliers servants. Il me paraît que ceux-ci sont reçus facilement ; quand on a besoin d’un domestique pour servir, on le fait recevoir chevalier servant.

« La porte de la salle d’assemblée est gardée par deux hommes, l’épée à la main.

« On prétend qu’il n’y a rien dans cet ordre contre la religion, ni contre l’État, ni contre les bonnes mœurs, et que cela a été certifié par [des] gens dignes de foi. »

Relevé dans les Mémoires de Charles Philippe d’Albert (1695-1758), duc de Luynes, à la date du 9 mars 1737 :

« Il est souvent question, parmi la jeunesse, de l’Ordre des Francs-Maçons, autrement dits : Frimassons ; plusieurs jeu­nes gens de ce pays-ci et de nom se sont fait recevoir depuis peu dans cet Ordre. 

« On prétend qu’il est établi depuis six cents ans par des titres bien authentiques, que plusieurs personnages considérables s’y sont fait recevoir. Il y a un serment inviolable dans cet Ordre, que les rois même d’Angleterre n’ont jamais pu savoir ; cet Ordre nous vient d’Angleterre.

« Il y a en France des assemblées qu’on appelle loges, où l’on propose et reçoit ensuite ceux qui se présentent. On donne dix louis pour être reçu. Le jour de la réception, il y a un grand souper, précédé, dit-on, d’un discours prononcé par M. de Ramsay, Écossais et chancelier dudit Ordre ; il y a plusieurs cérémonies, mais dont on ne dit point de détail. 

« On sait seulement que ceux qui sont de cet Ordre, ou ceux qui veulent y être reçus, doivent avoir un tablier, une truelle, une paire de gants d’homme et une paire de gants de femme. 

« Gens de toute espèce et de toutes professions sont reçus dans cet ordre, hors les femmes qui n’y sont point admises ; il y a des maîtres et des compagnons, et en outre cela des chevaliers servants. Il me paraît que ceux-ci sont reçus facilement ; quand on a besoin d’un domestique pour servir, on le fait recevoir chevalier servant.

« La porte de la salle d’assemblée est gardée par deux hommes, l’épée à la main.

« On prétend qu’il n’y a rien dans cet ordre contre la religion, ni contre l’État, ni contre les bonnes mœurs, et que cela a été certifié par [des] gens dignes de foi. »

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: