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LES FRANCS-MAÇONS ET LA RÉVOLUTION

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 260

1789 – Les francs-maçons et la Révolution

La prise de la Bastille, les premiers soubresauts de la Révolution française ont autant surpris les francs-maçons que les autres sujets de Louis XVI. 

Car, contrairement à ce que l’on a souvent voulu laisser croire, les frères du Grand Orient de France ou de sa rivale, la Grande Loge de Clermont, n’ont jamais envisagé ni tenté de renverser la monarchie. 

On remarque que si Mirabeau, Danton, Marat et le duc d’Orléans – le régicide – ont été francs-maçons, Talleyrand, La Fayette, Montmorency-Luxembourg l’ont été tout autant : ce dernier prenant d’ailleurs le chemin de l’exil dès le… 15 juillet 1789. 

Quant au Docteur Joseph Ignace Guillo­tin (1738-1814), qui en 1792 recommandera à la Con­vention, pour des raisons humanitaires, « la décollation [des condamnés à mort] à l’aide d’une machine à action rapide », il échappera de peu à son application. 

Se trouvent en loge, en 1789, des monarchistes, des philosophes libéraux, des républicains déterminés qui ont tous, jusque là, maçonné sans le moindre pro­blème moral, politique ou religieux. 

Si les événements révolutionnaires sont de nature à les séparer, ils n’en feront jamais des ennemis. 

Au sein des ateliers maçonniques on n’a guère, jusqu’à ce moment – la preuve en est fournie par tous les documents d’époque de la Bibliothèque nationale de France –, évoqué les problèmes de l’État. 

L’idée d’un complot ma­çonnique à l’encontre de la monarchie est née, semble-t-il, dans l’esprit inventif d’un jésuite, l’abbé Augustin Barruel (1741-1820), auteur d’un ouvrage à succès, en cinq volumes, publié de 1797 à 1799 sous le titre de Mémoires pour servir à l’histoire du ­Jaco­bi­nisme

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: