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LE REGULATEUR DU MAÇON


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 281

1801 – Le Régulateur du Maçon

« Le Grand Orient peut-il faire imprimer un ouvrage qui  n’est pas de lui ? », avait demandé le frère Dauptain en septembre 1785, en Chambre d’administration du Grand Orient de France, ajoutant : « qui lui a été transmis d’âge en âge par la tradition, un bien commun enfin qui ne doit point être altéré et qu’il doit transmettre à ses successeurs  dans le même état et de la même manière qu’il l’a reçu. […] L’impression porte le caractère de la publicité, le manuscrit, au contraire, celui du mystère et du secret… »

Suite à l’adoption des rituels de l’Ordre maçonnique, il s’agissait alors de déterminer les conditions de leur diffusion. Les administrateurs suivirent les recommandations du frère Dauptain et décidèrent de diffuser des rituels manuscrits ; aux frais bien entendu des loges de la dépendance.

En « l’an de la grande Lumière 5801 » et « d’après le manuscrit de 5783 » est toutefois publié à … Hérédom, sans nom d’auteur, un recueil imprimé portant le titre de : Régulateur du Maçon ou les trois premiers Grades et les quatre Ordres supérieurs

Y sont présentés dans le détail pratique et ésotérique des loges du Grand Orient les sept degrés d’un Rite que l’on qualifiera bientôt de « moderne » et de « français » – face au nouveau Rite ancien et accepté en cours d’élaboration de l’autre côté de l’Atlantique.

On dit souvent, sans pouvoir le prouver, que les rituels élaborés lors de la création du Grand Orient de France, et codifiés entre 1783 et 1786, ont été révisés par Alexandre Roët­tiers de Montaleau (1748-1808), grand vénérable, et publiés par le frère Prosper Moutier. 

Trois années s’écouleront toutefois avant que l’Ordre maçonnique n’en accepte la diffusion imprimée et ne cesse de vendre ses rituels manuscrits.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: