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LE GRAND CHAPITRE DE ROSE-CROIX – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.


Chronique 78  

1721 – Le Grand Chapitre de Rose-Croix

Le 24 juin 1717, La Grande Loge de Londres n’avait pas quatre années d’existence ; il n’était pas encore question de fonder une Grande Loge en Écosse ; que fut créé à Paris, en 1721, un Grand Chapitre de Rose-Croix.

 

C’est du moins ce que prétendit en… 1785, un certain docteur Hubert Gerbier de Werchamp (1727-1795), médecin personnel du duc d’Orléans, grand maître du Grand Orient de France. Et celui-ci de produire une charte de constitution, rédigée en latin, ainsi libellée :

 

« De l’Orient du monde et de la Grande Loge d’Édimbourg, où règnent la foi, l’espérance et la charité, dans la paix, l’unanimité et l’égalité, le 21e jour du 1er mois d’Hiram 5721…

 

« Nous, soussignés, disciples du Sauveur, […] savoir faisons que nous avons créé en faveur des Français un Grand Chapitre de la Rose-Croix, […] au nom et sous la pleine puissance et autorité de notre frère duc d’Antin, pair de France, d’une réputation digne de ce rang… »

 

Il est inutile d’aller plus loin dans la présentation du document : en 1721, Louis de Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin, n’avait que quinze ans, et ne pouvait donc être grand maître.

 

Ce qui n’empêcha pas le bon docteur Gerbier de faire reconnaître ses titres Rose-Croix et d’entreprendre, sous les auspi­ces du Grand Orient, de former un nouveau Souverain Chapitre Mé­tropolitain chargé d’administrer tous les hauts grades du moment.

 

Il faut souligner, cependant, que la supercherie ne dura qu’un temps limité, puisque dès 1786 le Grand Orient décida la pratique de quatre « Ordres de Sagesse » dans des ateliers supérieurs placés sous sa seule autorité.

 


© Guy Chassagnard – Auteur de La France-Maçonnerie en question (Éditions Dervy – 2017) & du  Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016).


 

A.S.: