« Le récent entretien accordé au journal Le Monde des religions par Elisabeth Badinter appelle une mise au point du Grand Orient de France.
Affirmer qu’ « en dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité » est choquant. C’est faire fi du combat permanent pour l’émancipation des individus et des peuples, mené par les associations et les organisations de défense de la laïcité et des droits de l’Homme, notamment le Grand Orient de France. Son histoire se confond avec l’histoire de la République, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, la liberté absolue de conscience.
Les cent cinquante manifestations organisées l’année dernière par les francs-maçons du Grand Orient de France autour de la date anniversaire de la loi de 1905, les interventions permanentes en réunion publique ou dans les médias du Grand Maître et des Conseillers de l’Ordre, les rencontres avec les élus municipaux, territoriaux, nationaux ou les représentants de l’Etat, témoignent combien le discours laïque du Grand Orient de France est souvent attendu, toujours entendu.
Il regrette qu’une personnalité aussi respectable que madame Badinter délivre un message tronqué susceptible d’être récupéré par un courant politique qui puise ses forces et nourrit son expression dans le nationalisme, la peur ou la xénophobie : à mille lieux des valeurs humanistes, philosophiques, universelles que porte la laïcité et ceux qui la défendent depuis toujours.
Paris, le 1er octobre 2011″
– Lire l’article du Monde : Elisabeth Badinter : « Un peu de kantisme dans notre société serait bienvenu »
Extrait :
Quels sont, selon vous, les combats à mener les prochaines années ?
En dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité. Au sein de la gauche, le combat a été complètement abandonné, si ce n’est par Manuel Vals. La gauche a laissé s’installer l’équation suivante : défense de la laïcité égal racisme. Cela est tragique. Je me bats aussi pour l’égalité des sexes, la gestation pour autrui, l’adoption par les couples homosexuels. Le retard de nos représentants sur ces questions est d’une part lié à la sacralisation de la nature et, d’autre part, à la vitesse des changements sociétaux.