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LE COMTE DE GRASSE-TILLY

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 254

1788 – Le comte de Grasse-Tilly

On connaît universellement le père, l’amiral Fran­çois Joseph Paul, comte de Grasse, marquis de Tilly, héros de l’indépendance américaine qui, en 1781, a donné la victoire aux Insurgents sur les armées britanniques par son intervention dans la baie de Chesapeake. 

On méconnaît le fils, Auguste, dont le seul mérite, accompli dans le cadre d’une obscure vie d’officier et de planteur dominicain, a con­sisté à implanter en France un Rite dit « écossais, ancien et accepté ».

Les mésaventures (!) d’Auguste Alexandre François de Grasse-Tilly (1765-1845) ont commencé dès la mort de son père, survenue en 1788 ; il a alors abandonné sa charge de capitaine pour aller vivre sur les plantations familiales de l’île de Saint-Domingue. 

En 1783, il avait été initié franc-maçon par la Loge Saint-Jean d’Écosse du Contrat social

Entouré d’esclaves, le jeune homme aurait pu me­ner une vie confortable si n’avait pas bientôt eu lieu une révolte violente des métis. D’où son séjour en Caroline du Sud, de 1793 à 1804 ; momentanément interrompu, en 1802, par la reconquête de Saint-Domingue par les Français et l’arrestation du célèbre général-gouverneur à vie Toussaint-Louverture.

Ancien officier de l’armée royale, ancien maçon du Con­trat Social, de Grasse-Tilly a mené à Charleston une vie profane dont on ne sait pas grand chose. Certes il s’y est vu –  en souvenir de son père – doter d’une concession de 130 acres de terre ; certes il a été fait citoyen des États-Unis. 

Mais qu’a-t-il fait lui-même de ses dix doigts ? La pension d’ingénieur qui lui a été allouée, eu égard encore aux mérites de l’amiral, ses cours privés de français, de mathématiques et de génie militaire ont-ils été suffisants pour subvenir aux besoins de sa famille ? 

On l’ignore.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: