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L’AUTHENTICITÉ DE LA PATENTE DE MORIN

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 184

1761 – L’authenticité de la patente de Morin

On s’est longtemps interrogé dans les milieux « écossais » (anciens et acceptés) sur la patente de Morin, dont on n’était pas sûr, faute de preuves, de l’authenticité. 

On s’est également posé la question de savoir à quel titre une Grande Loge et un Souverain Grand Conseil de Sublimes Princes pouvaient l’avoir délivrée. On ne disposait pas d’original, mais seulement des copies manuscrites ou imprimées, dont la plus ancienne datait de 1796.

Un voyage d’étude aux États-Unis nous a permis, en 2006, de relever dans le registre des travaux de L’Ineffable Lodge d’Albany, une copie plus ancienne de la patente, écrite en anglais en 1767 de la main même de Harry Andrew Francken, confident et collaborateur d’Étienne Morin, que l’on ne saurait accuser d’acte de supercherie.

Une patente a donc, c’est évident, été délivrée en 1761 par la (Grande) Loge du grand maître, comte de Clermont, et son Souverain Grand Conseil des Princes Maçons. 

Figurent d’ailleurs à la fin du document les signatures de frères faisant partie de la gouvernance de l’Ordre, savoir : Chaillon de Jonville, substitut général de l’Ordre, le Prince de Rohan et La Corne, substitut personnel du grand maître.

Il ressort du texte de la patente que le frère Étienne Morin, qui s’apprête à retourner dans les Antilles françaises, où il a de toute évidence résidé dans les années passées, est habilité à œuvrer au développement de l’« Ordre de la Maçonnerie de Perfection » et à fonder dans les quatre parties du monde où il rési­dera « une » Loge de Saint-Jean dédiée aux hauts grades.

Morin quittera le royaume l’année suivante à destination de l’île de Saint-Domingue, emportant les rituels d’au moins onze grades supérieurs aux degrés symboliques.

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A.S.: