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LA RÉCEPTION D’UN FREY-MAÇON – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 113 

1737 – La réception d’un Frey-Maçon

Il y a vingt ans que la Franc-Maçonnerie spéculative a acquis ses lettres de noblesse en fêtant, à Londres, la Saint-Jean d’été et en constituant sa première grande loge. Il y a douze ans qu’une première loge maçonnique s’est formée à Paris, rue des Boucheries, sous le vocable de Saint-Thomas. 

Les francs-maçons sont des hommes discrets qui font, cependant, parler d’eux pour leurs activités occultes. Nombreux sont, en effet, les gazetins qui évoquent leurs secrets, mais d’une façon imprécise. Il faut attendre la publication d’un petit livret d’une dizaine de pages pour en savoir plus.

L’auteur de La Réception d’un Frey-Maçon reste anonyme ; mais sa source est connue ; il s’agit d’une danseuse d’opéra, Marie Armande Caton, qui a su recueillir sur l’oreiller les confidences d’un amant britannique. 

C’est ainsi que le lecteur du livret est informé des circonstances de l’admission du profane dans le temple maçonnique, dépouillé de ses métaux, le genou droit découvert, le soulier gauche en pantoufle et les yeux bandés ; de l’initiation qui comprend « trois tours dans la chambre, autour d’un espace d’écrit sur le plancher, où l’on a crayonné une espèce de représentation » incluant un grand J. et un grand B.  

« Les trois tours faits le Récipiendaire est amené au milieu de l’espace d’écrit, vis-à-vis le Grand-Maître, qui est au bout d’en-haut, derrière un fauteuil, sur lequel on a mis le Livre de l’Évangile, selon saint Jean. 

« Il lui demande : « Vous sentez-vous la vocation ? » 

« Sur sa réponse, que Oui, le Grand Maître dit : « Faites lui voir le jour, il y a assez longtemps qu’il en est privé. » 

« Dans cet instant on lui débande les yeux… »

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: