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LA CHARTE SINCLAIR – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.


 Chronique 46 – 1601 – La Charte Sinclair

La famille Sinclair, d’origine normande, connut la gloire à l’épo­que médiévale. William, shériff d’Édimbourg, fut fait baron de Roslin (Rosslyn) par le roi d’Écosse, son fils Henry combattit à la bataille de Bannockburn, son petit-fils William mourut sous les coups des Arabes en Andalousie.

Les Sinclair devinrent plus tard comtes des Orcades, de Caithness ou d’Orkney. C’est un membre du « clan » Sinclair qui, au milieu du XVe siècle, dessina les plans de la célèbre chapelle de Rosslyn et la fit édifier dans un ensemble architectural plus vaste, aujourd’hui disparu ; chapelle dans laquelle se trouvent de nombreux symboles ésotériques, ainsi que deux colonnes sculptées dites, l’une de l’Apprenti et l’autre du Maître.

De William Sinclair de Mey, en faveur de qui une « charte » est établie en 1601, l’instaurant protecteur des Maçons écossais, il y a peu de choses à dire, sinon qu’il est le fils cadet de George Sinclair, quatrième comte de Caithness, et qu’il a été fait chevalier en 1592 par le roi Jacques VI.

Un autre membre du clan Sinclair, également prénommé William, sera plus tard le premier grand maître de la Grande Loge d’Écosse, en 1736.

Ce qui est à retenir, dans la charte qui nous est proposée, tient en quatre points : d’abord les seigneurs de Roslin sont depuis longtemps liés aux maçons, ensuite pour rédiger un texte, un tant soit peu officiel, lesdits maçons doivent avoir recours à un notaire profane, et même si les maçons écossais ne constituent pas une « grande loge », ils n’en appartiennent pas moins à un réseau structuré de gens du Métier, enfin cette charte a été établie un an avant la mort de William Schaw.

 

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© Guy Chassagnard – Auteur de La France-Maçonnerie en question (Éditions Dervy – 2017) & du  Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016).


 

A.S.: