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LA BULLE PAPALE « IN EMINENTI – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 120

1738 – La bulle papale « In eminenti »

Évêque de Rome et pape depuis 1730, Clément XII (1652-1740) condamne en mars, par sa bulle In eminenti apostolatus specula, la société et association connue « sous le nom de Francs-Maçons ou de Liberi Muratori […] dans laquelle sont admises indifféremment des personnes de toute religion et de toute secte, qui sous les dehors affectés d’une probité naturelle qu’on y exige et dont on se contente, se sont établis certaines lois, certains statuts qui les lient les uns aux autres ; et qui, en particulier, les obligent, sous les plus graves pei­nes, en vertu d’un serment prêté sur les Saintes Écritures, de garder un secret inviolable sur tout ce qui se passe dans leurs assemblées ».

Il est donc expressément défendu à tous les fidèles de la Sainte Église d’« entrer sous quelque cause et sous quelque prétexte que ce soit dans les sociétés ci-dessus mentionnées des Francs-Maçons, de les recevoir ou cacher chez soi ou ailleurs […] sous peine d’une excommunication qui sera en­cou­rue par le seul fait et sans autre déclaration ».

Argument de poids aux yeux de Clément XII, pour motiver sa condamnation des Liberi Muratori : « Telle est la nature du crime qu’il se trahit lui-même et qu’il pousse un cri qui le révèle : c’est ainsi que les sociétés ou conventicules dont nous parlons ont excité dans les esprits des fidèles des soupçons si graves que l’affiliation à ces sociétés est, auprès des hom­mes sages et honnêtes, une marque de dépravation et de perversion. 

Car, s’ils ne faisaient pas le mal, ils n’auraient point cette haine de la lumière… »

• NB – Sous l’Ancien Régime, tout édit religieux doit être entériné par le Parlement de Paris pour avoir force de loi ; la bulle de Clément XII sera totalement ignorée : Lex non promulgata non obligat, sous le principe : Loi non promulguée, non appliquée.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: