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JOSEPH CERNA, UN FRANC-MACON CONTROVERSE


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 276

1800 – Joseph Cerneau, franc-maçon

Il fut l’un des francs-maçons les plus controversés du XIXe siècle ; considéré comme un militant hyperactif ou un opportuniste avéré. Les historiens contemporains n’ont aucun égard particulier pour lui : ils l’ignorent totalement.

Pourtant, Joseph Cerneau a pendant un siècle (!) été un élément perturbateur majeur au sein du courant écossais ancien et accepté, apparu en 1801 à Charleston (Caroline du Sud).

Sa vie profane fut des plus obscures. On sait seulement qu’il est né dans la région parisienne, en 1765, d’un père maître d’école. On sait qu’il a vécu une grande partie de sa vie à l’étranger, à Saint-Domingue et à Cuba d’abord, aux États-Unis d’Amérique ensuite ; avant de se retirer au pays natal, et d’y mourir, oublié, en 1845 ou 1846.

Joseph Cerneau émerge de l’anonymat en 1800, alors qu’il réside sur l’île de Saint-Domingue et y exerce le commerce de joaillerie. Il est officier de la loge La Réunion des Cœurs Franco-Américains, dépendant de la Grande Loge de Pennsylvanie (USA), dont le grand vénérable se nomme Germain Hacquet.

En 1806, Cerneau reçoit d’Antoine Mathieu du Potet une patente de Député Grand Inspecteur Général de l’Ordre des Souverains Princes du Royal Secret. 

À New York il fonde, en 1807, un Très Puissant Grand Consistoire, et cinq ans plus tard un Suprême Conseil du 33e degré indépendant de celui de Charleston.

Lorsqu’en 1827, Joseph Cerneau quitte les États-Unis, les ateliers de hauts grades qu’il a créés, ou contribué à créer sont si nombreux qu’il faudra près d’un siècle pour que le Cerneauisme disparaisse à jamais.

La dernière manifestation maçonnique de Cerneau sera, en 1842, une demande de soutien financier présentée au Grand Orient de France.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: