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FAITS ET GESTES MAÇONNIQUES


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 285

1801 – Faits et gestes maçonniques

10 mars 1801. – La Mère-Loge Écossaise de Marseille, qui avait interrompu ses travaux aux heures tragiques de la Terreur, reprend ses activités, et se déclare Mère Loge Écossaise de France ; elle disparaîtra à la chute de Napoléon.

2 ou 22 avril. – Initiation de Jérôme Bonaparte (1784-1860), frère cadet de Napoléon, à la loge La Paix, à l’orient de Toulon. Le nouvel apprenti, fils de maçon, est « aspirant de marine et de religion catholique ». 

Jérôme Bonaparte sera roi de Westphalie (1807), gouverneur des Invalides (1848), maréchal de France (1850) et président du Sénat (1852).

25 avril. – L’empereur germanique François II (1768-1835) renouvelle ses précédents interdits à l’encontre des sociétés ou confraternités secrètes, l’expérience ayant prouvé selon lui qu’elles sont l’une des raisons principales par lesquelles « on cherche à répandre les principes les plus nuisibles contre la soumission à la véritable religion ». 

24 juin. – Reprise présumée des travaux de la loge maçonnique Saint-Alexandre d’Écosse, mère-loge du Régime écossais philosophique, selon certains auteurs. Il semble toutefois que le nombre des anciens membres de Saint-Alexandre et du Contrat Social présents aient été insuffisants pour constituer une « loge juste et parfaite ».

Juin. – Le tableau de la loge La Réunion des Cœurs, établie à l’orient de Port-au-Prince (Saint-Domingue) en 1789, fait état d’un membre ayant pour qualité civile marchand orfèvre et pour identité Joseph Cerneau (1763-c.1841). 

13 septembre. – Initiation, à la loge Saint-Jean de Jérusalem, de Michel Ney (1769-1815), futur maréchal d’Empire, duc d’El­chingen et martyr de la Restauration.

1801. – Publication de l’ouvrage  De l’influence attribuée aux philosophes aux Francs-Maçons et aux Illuminés sur la Révolution de France. Son auteur, Jean Joseph. Mounier, rend hom­ma­ge aux philosophes pour avoir détruit l’intolérance, fait rougir les inquisiteurs et aboli les supplices.

1802. – Il existe en France 114 loges en activité ; il y en aura 300 en 1804 ; 664 en 1806 ; 1 161 en 1810 ; 1 219 en 1814 – y compris 73 loges de régiments.

21 février. – Les grands inspecteurs généraux composant le Suprême Conseil du 33e degré, établi à Charleston, « certifient, reconnaissent, proclament et attestent » que le frère Auguste de Grasse-Tilly est membre de leur juridiction. 

15 avril. – Faisant suite au concordat de 1799… le Souverain Chapitre d’Arras « fait le sacrifice de ses privilègeso» et reconnaît la suprématie du Grand Orient de France.

24 décembre. – Le Grand Orient de France s’installe rue du Vieux-Colombier. La cérémonie d’installation se déroule sous l’égide du Grand Architecte de l’Uni­vers.

9 février 1803. – La Grande Loge d’Angleterre défend à ses loges d’admettre dans leurs temples les Maçons anciens, confor­mément aux lois portant sur les maçons irréguliers.

26 mars. – Édit du roi Gustave IV de Suède (1778-1837), qui place sous la surveillance des gouverneurs de provinces les sociétés secrètes du royaume. Les francs-maçons jouissent de la protection du souverain et ne sont pas concernés.

3 novembre. – Un aveugle peut-il devenir franc-maçon ? La loge La Parfaite Union apporte une réponse positive, le but de la Maçonnerie n’étant pas de « voir », mais de parvenir à la Connaissance par le jugement et la méditation.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: