MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 421
1875 – Émile Littré, franc-maçon
Pour entrer en Franc-Maçonnerie, il est d’usage de poser sa candidature auprès d’une loge, ou d’une obédience.
Rares sont les profanes que l’on invite à devenir franc-maçon ; Émile Littré a fait partie de ceux-là.
En 1875, Maximilien Émile Littré (1801-1881) est un lettré et un lexicographe renommé, auteur d’un gigantesque Dictionnaire de la langue française qui lui a demandé près de vingt années d’étude et de travail.
Depuis 1871, il est, bien que libre-penseur, membre de l’Académie française. C’est alors que Charles Cousin, vénérable maître de la loge La Clémente Amitié (GODF), s’en vient lui proposer l’initiation maçonnique.
La cérémonie, qui concerne les profanes Émile Littré, Gustave Chavée (philologue) et Jules Ferry (ancien chef du gouvernement) a lieu le 8 juillet, rue Cadet, en présence d’éminents frères ayant pour noms : Emmanuel Arago, Léon Gambetta, Louis Blanc, Edmond About, pour ne citer que ceux-là.
Prenant en compte l’âge et l’état physique de deux, au moins, des trois récipiendaires, l’atelier initiateur décide que « les trois candidats seront dispensés des épreuves physiques et soumis sans bandeau aux épreuves morales ».
En raison de l’heure tardive à laquelle se déroule l’initiation – un banquet précédant la cérémonie – il n’est pas donné lecture des testaments philosophiques des profanes ; et à son terme, seul Émile Littré présentera une planche d’initiation, portant sur La Philosophie positiviste.
La parole sera toutefois accordée à Léon Gambetta pour un exposé constituant « un appel contre le fanatisme ».
Le journal Le XIXe Siècle évoquera une foule de deux mille personnes, massée rue Cadet dans l’attente des nouveaux initiés.
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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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