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DE L’UNION FRATERNELLE À LA DISCORDE


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 313

1805 – De l’union fraternelle à la discorde

Les faits, les événements et leurs conséquences ne s’ordonnent pas souvent, c’est bien connu, de la façon dont ils ont été prévus et préparés. 

L’année 1804 a concrétisé l’union des francs-maçons ; 1805 va provoquer un chaos durable. 

Se­lon l’Acte d’union et de concordat, le Grand Orient de France gère les loges symboliques, le Suprême Conseil de France les hauts grades écossais. Tout paraît simple.

Dès les premiers jours de janvier 1805, conformément aux accords signés, les dignitaires écossais versent aux archives du Grand Orient leurs rituels et leurs documents que vise le frère Dubin en sa qualité de garde des sceaux. 

Mais dès la fin de janvier les relations entre Roëttiers de Montaleau et Auguste de Grasse-Tilly, tous deux représentants du Grand Maître du Grand Orient de France, n’apparaissent pas être des plus fraternelles.

Dans une lettre portant la date du 9 pluviôse an 13, le premier reproche vertement au second de ne pas avoir assisté à la dernière « séance d’administration » : 

« Vous connaissez, écrit-il, mon amour pour l’Ordre, je vous ai jugé animé des mêmes principes ; la place que nous occupons l’un et l’autre ne peut nous permettre de ne rien faire, encore moins de nous tromper. » 

En mars, le grand orateur du Grand Chapitre Général, Jean-­Baptiste Pyron (1750-1818), reproche au Grand Orient de France de n’avoir pas fait mention, dans son État annuel, de la conclusion de l’Acte d’union et tient des propos des plus désobligeants à l’encontre de plusieurs dignitaires. 

Ce qui lui vaut, quelques semaines plus tard, d’être exclu du Grand Orient. 

Ce ne sont là que les prémices de la discorde et d’une crise qui vont mettre fin à tous les rêves d’union au sein du monde maçonnique impérial…

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.:

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