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DE LA DISCORDE À LA RUPTURE


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 314

1805 – De la discorde à la rupture

L’acte d’union et de concordat avait institué un Grand Chapitre Général connaissant « des demandes de chartes capitulaires et de brefs de hauts grades, ainsi que de toutes les affaires contentieuses élevées dans les chapitres ». 

Le Grand Orient de France envisage soudain la création d’un Grand Directoire des Rites. Celle-ci sera effective le 12 juillet 1805 et annoncée quelques jours plus tard aux loges et chapitres par une circulaire.

Selon le texte adopté, 

« Les rites réunis et ceux qui seront reconnus par le Grand Orient seront régis, quant aux dog­mes, par un Grand Directoire qui sera composé d’autant de sections qu’il y aura de rites. 

« Le Grand Directoire connaît seulement de tout ce qui concerne les dogmes de chacun des rites. 

« Il s’occupe spécialement des hautes sciences de l’art maçonnique. 

« Il ne peut s’immiscer en rien dans ce qui a rapport au gouvernement et à l’administration de l’Ordre. »

L’intention des initiateurs de cette création de Grand Directoire est, de toute évidence, de ramener au sein de l’obédience certaines des prérogatives précédemment attribuées au Suprême Conseil du 33e degré et aux loges écossaises.

D’où la réunion en septembre de 88 « princes maçons » du Rit ancien dans l’hôtel du maréchal François Christophe Kellermann, duc de Valmy (1735-1830), en vue de débattre des dissensions opposant les membres du Suprême Conseil du 33e degré au Grand Orient de France. 

Constitués en Grand Consistoire, les participants décident à l’unanimité de « dénoncer » le concordat et de restaurer la Grande Loge Générale Écossaise si le Grand Orient ne rétablit pas, dans les dix jours, les dispositions arrêtées neuf mois plus tôt.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: