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DE GRASSE-TILLY, GRAND COMMANDEUR… « has been » de la Franc-Maçonnerie écossaise ?


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 291

1804 – De Grasse-Tilly, grand commandeur

La vie maçonnique d’Auguste de Grasse-Tilly est mieux connue que sa vie profane, faite d’attentes de gloire, de richesse et de désillusions.

Notre homme a fréquenté les loges symboliques et de perfection de Saint-Domingue. 

À Charleston, il a de concert avec son beau-père, Jean-Baptiste Delahogue, fondé la loge La Candeur ; il y est même devenu prince de Jérusalem et de Rose-Croix, avant d’accéder au titre suprême de Sublime Prince du Royal Secret, en 1796.

Appartenant au groupe des francs-maçons intimes des frères John Mitchell et Frederick Dalcho, il a tout naturellement intégré leur Suprême Conseil avant de se voir nommer (en 1802) Grand Commandeur pour la vie du Suprême Con­seil des Isles des Indes occidentales françaises – une institution qui ne fut jamais que virtuelle.

Revenu en France en 1804, Auguste de Grasse-Tilly (1745-1845) n’a été une personnalité maçonnique que l’espace de quelques mois. 

En août, il assume le réveil de la Loge Saint-Alexandre d’Écosse, héritière de son ancienne Loge du Contrat Social. 

En octobre, il œuvre à la création d’une Grande Loge Générale Écossaise chargée d’administrer des loges du Rit ancien ; il réunit ensuite un Grand Consistoire du 32e degré et fonde un Suprême Conseil de France (parfois appelé « pour la France »), dont il devient tout naturellement le « Souverain Grand Commandeur ».

Mais fin décembre 1804, De Grasse-Tilly doit, sous la pression du gouvernement impérial, se résoudre a conclure un Con­cordat d’union avec le Grand Orient de France – avant d’abandonner quelques mois plus tard toute responsabilité maçonnique.

Malgré quelques tentatives, il ne sera plus qu’un « has been » de la Franc-Maçonnerie écossaise.

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: