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Alain Graesel, franc-maçon. «Une force de propositions»

« Le Télégramme » publie un entretien avec Alain Graesel, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France à l’occasion de la conférence qui se tiendra demain, vendredi 07 mai 2010 à 18 heures 30 à la Faculté Victor Segalen à Brest.

Source : http://brest.letelegramme.com/local/finistere-nord/brest/ville/alain-graesel-franc-macon-une-force-de-propositions-06-05-2010-901593.php

Discrets, lesfrancs-maçons continuent àsusciter fantasmes et idées reçues. Ancien président delaGrande Loge de France (GLDF), l’une des principales obédiences françaises de la franc-maçonnerie, Alain Graesel joue la transparence.


La Grande Loge de France organise une conférence publique, pour demain, àBrest. La franc-maçonnerie paraît s’ouvrir de plus en plus vers l’extérieur. Pourquoi une telle évolution?
Pour ce qui concerne la GLDF, entout cas, nous organisons régulièrement ce genre de conférences depuis 1997. Pour ma part, ce rendez-vous à Brest sera ma 160econférence au cours deces huit dernières années. Lebut recherché est de permettre au public d’interroger directement des membres de la GLDF sur ce que sont notre obédience, notre démarche et nos valeurs.

La franc-maçonnerie, ànotre époque, est souvent considérée avant tout comme un moyen d’intégrer un réseau d’influences, notamment en province. Cela correspond-il à une réalité?
Si certains souhaitent être initiés dans le but de profiter d’un réseau d’affaires, c’est se donner beaucoup de mal pour pas grand-chose. La composition sociologique de la GLDF correspond presque exactement à la répartition des catégories socioprofessionnelles dans l’Hexagone. Nous comptons des commerçants, des artisans, des architectes, des cadres du privé, des cadres du public… Alors, pour se constituer un réseau d’affaires, mieux vaut intégrer des organismes professionnels dont c’est la spécificité…

Je ne vous parlais pas deréseaux d’affaires, mais de réseaux d’influences…
Là, c’est différent. Nous intervenons dans les débats publics etj’espère bien que notre contribution est utile. Par exemple, àl’image des représentants des principales religions, la GLDF dialogue très fréquemment avec les parlementaires. Par exemple, nous sommes consultés ès qualités par la commission Léonetti qui travaille sur l’éthique, le clonage ou la fin de vie. Nous voulons être une force de propositions mais tout en veillant à rester à notre place.

Votre principal rival, LeGrand Orient de France, semble avoir fait un pas vers la mixité de son recrutement. Où en est votre obédience sur ce point?
Pour l’instant, même si nous entretenons des relations avec les obédiences mixtes ou féminines de la franc-maçonnerie, la question ne se pose pas car aucune de nos loges n’a soulevé le débat en notre sein. Quant au Grand Orient, lui-même n’a pas encore tranché la question.

Quelles idées, quelles valeurs vous semblent devoir être défendues ou mises en avant à l’époque actuelle?
L’humanisme est un courant de pensée dans lequel nous nous inscrivons depuis toujours. Mais nous constatons que l’humanisme issu des valeurs grecques et de la Renaissance, qui reposait sur une confiance absolue dans la science et le progrès pour apporter le bonheur à l’être humain, ne parvient guère, au mieux, qu’à lui apporter du confort. La science et la technologie génèrent aussi des dégâts collatéraux. Au XXIesiècle, l’humanisme est à repenser en y intégrant la part de spiritualité présente dans chaque être humain. Pratique Conférence publique demain, à18h30 à la faculté Victor-Segalen.

  • Propos recueillis par Patrice Le Berre
A.S.: