Né à Palerme, Joseph Balsamo, élevé chez les frères de la Miséricorde, entreprit des études de médecine avant de s’orienter vers les sciences ésotériques. S’étant attribué le titre de comte de Cagliostro, il commit de nombreuses escroqueries qui l’obligèrent à quitter l’Italie. Accompagné de sa jeune femme, la belle Lorenza Feliciani, il parcourut l’Europe, pénétrant dans les milieux aristocratiques, multipliant les contacts avec les sectes d’illuminés et les loges maçonniques mystiques. Ses talents d’alchimiste lui valurent une belle notoriété: il vendait des élixirs, des pilules, des remèdes de toutes sortes, se livrait à des expériences de magnétisme, faisait des tours de magie, prédisait l’avenir…
Arrivé en France vers 1780, il y fonda la loge maçonnique dite « l’Egyptienne » qui offrait la particularité d’être ouverte aux femmes. Devenu l’un des familiers du cardinal de Rohan qu’il assurait pouvoir guérir de plusieurs maladies, il lui affirma qu’il saurait faire cesser sa disgrâce auprès de la reine Marie-Antoinette. Il commit alors une grave imprudence. S’il ne fut pour rien dans l’affaire du Collier, il était en rapport avec l’âme damnée de l’escroquerie, Mme de La Motte, qui, par jalousie, s’empressa de l’accuser. Cagliostro fut embastillé 11 mois avant d’être reconnu innocent, relâché et expulsé du royaume. Il séjourna en Angleterre puis retourna en Italie et s’arrêta à Rome. Arrêté par l’Inquisition, il fut emprisonné au château Saint-Ange, jugé et condamné à mort pour son appartenance à la franc-maçonnerie. Sa peine fut commuée en détention perpétuelle et Cagliostro mourut en 1795 près d’Urbino, dans le sinistre fort de San Leone.