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1737 – LE TEMPS DES AGAPES – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 115

1737 – Le temps des agapes

De tout temps les maçons, qu’ils soient opératifs (c’est-à-dire du Métier) ou spéculatifs (par les travaux de l’esprit), ont associé l’art de la table à celui de la Maçonnerie.

Nul ne peut prouver aujourd’hui que les bâtisseurs de cathédrales achevaient leurs ouvrages par un rituel particulier de « bonne mastication ».

Mais on relève quelques règles de bonne con­duite dans le Manuscrit Regius (1390) :

« Lorsque tu es assis à table, mange ta viande proprement ; évite de te salir les mains pour ne pas salir ta serviette ; ne t’en sers pas pour te moucher, et ne te cure pas les dents… » 

Mais ce ne sont là que des règles naturelles de convenance humaine. Que ne contredit pas James Anderson dans son Livre des Constitutions :

« Vous pouvez vous distraire d’une gaieté innocente, vous traitant mutuellement selon vos moy­ens, mais en évitant tout excès et sans forcer aucun frère à manger ou à boire plus qu’il n’en a envie. »

Les « agapes » (repas fraternel), mettant fin à une assemblée maçonnique, il faut aller les chercher dans la Réception d’un Frey-Maçon de 1737, quand, au terme de la cérémonie d’initiation, le Récipiendaire est nommé frère et que l’on se met à table. 

D’où viennent-elles ? Assurément de l’habitude qui consiste à fêter tout heureux événement par un repas. Mais encore du fait que les premières « tenues maçonniques » ont eu pour cadre des tavernes et des auberges.

Souvenons-nous que la première loge parisienne connue avait, en 1725, pour cadre habituel de réunion la taverne de M. Hure, rue des Boucheries. Quant au langage des agapes, acceptons volontiers, compte tenu de la terminologie employée, qu’il découle de la gestuelle militaire puis­qu’il y est question de canons, de drapeaux et autres poudres fortes.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: