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1737 – DES DESCENTES DE POLICE – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 116 

1737 – Des descentes de police

1737 n’a rien d’une bonne année pour les Frey-Maçons français. Non seulement, les gazetins ont entrepris de révéler leurs secrets, mais encore le pouvoir royal leur signifie son opposition. 

Souhaitant toutefois obtenir, pour ses frères de la « Confrérie », la bénédiction royale, Michael de Ramsay s’a­dresse, en mars, au cardinal André Hercule de Fleury (1653-1743), mi­nistre de Louis XV, pour lui soumettre le Discours qu’il souhaite faire imprimer : 

« Daignez Monseigneur, écrit le chevalier au ministre du roi, soutenir la Société des Free Masons dans les grandes vues qu’ils se proposent, et Votre Excellence rendra son nom bien plus glorieux par cette protection que Richelieu ne fit le sien par la fondation de l’Académie Française. »

Ramsay n’obtiendra pas de réponse à sa demande, et le cardinal de Fleury interdira les réunions maçonniques. 

Fin mars, intervention de la police chez un traiteur parisien. 

Les policiers, dit-on, tombent sur un secrétaire d’État qui les congédie. Le lieutenant de police René Hérault con­voque alors tous les taverniers et cabaretiers pour leur faire défense de « donner à manger pour tenir assemblée ».

D’autres descentes de police ont lieu dans les semaines et les mois qui suivent à l’encontre des francs-maçons. 

En août a même lieu une descente à l’hôtel de Bourgogne, au faubourg Saint-Germain. On y saisit des documents et des « ustensiles » de francs-maçons. 

Le mois suivant, intervention du commissaire Jean Delépinay chez Chapelot, marchand de vin à la Rapée ; il y trouve « un grand nombre de personnes, la plupart desquelles [ont] tou[te]s des tabliers de peau blanche devant eux » – et dans la rue des carrosses armoriés. 

Chapelot sera condamné à mille livres d’amende.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: