X

VOUS CONNAISSEZ LE BUTINAGE SPIRITUEL – BILLET D’HUMEUR MAÇONNIQUE DE FRANCK FOUQUERAY

L’illustrissime blogueur Franck Fouqueray, très en forme, nous offre ce billet d’humeur maçonnique, sur fond d’humour :

Vous connaissez le Butinage Spirituel ?

Ce thème m’est venu suite à la démission de deux Apprenties de ma Loge. Leur parcours est assez rapide : 3 enquêtes, une Initiation, quelques Tenues en loge… et hop on repart dans l’autre sens rechercher un autre fournisseur qui lave l’âme plus blanc que blanc.

Les accidents de la route Initiatique peuvent arriver et cela vient assez souvent des excès de vitesse d’intégration du candidat, mais pas que, car les erreurs d’appréciation peuvent être courantes du côté des enquêteurs de la Loge.

Il me semble toutefois qu’une nouvelle tendance apparait et personne n’en parle encore. Il s’agit du « Butinage Spirituel ». Le but du jeu est assez simple, il faut pouvoir butiner en un temps record le maximum de voies initiatiques pour atteindre le Graal de la connaissance suprême. Je ne suis pas encore spécialiste de cet art, mais je vais quand même essayer de vous concocter un petit démo. Accrochez vos tabliers ça va remuer :
  • Janvier, on fait 2 cours d’hébreu et on devient spécialiste des Sephiroth.
  • Février, on postule à l’Amorc chez les rosicruciens et on étudie sa premier monographie.
  • Mars, on rentre chez les Templiers car ces derniers ont forcément des secrets.
  • Le début d’année ayant été chargé on se calme pour Pâques, on fait juste un week-end de retraite à l’abbaye de Solesmes dans la Sarthe avec pratique du chant grégorien au programme.
  • Les choses sérieuses recommencent en Mai, car on part retrouver les origines du chamanisme en Sibérie afin de faire voyager son âme.
  • A peine rentré on refait sa valise en juin avec un stage d’une semaine au Village des pruniers en Dordogne chez Thich Nhat Hanh pour se taper une tranche de Dharma, ou si vous préférez une portion de loi universelle.
  • Les vacances c’est sacré, direction la Baule pour deux mois de plage avec le Dieu Ra.
  • A peine rentré, en septembre grâce à un ami juif, Initiation dans une Loge du B’nai B’rith, deux Tenues très décevantes, démission.
  • On fonce goûter ensuite du druidisme en Bretagne pour apprécier la chute des feuilles dans la forêt de Brocéliande et tenter de faire la rencontre avec la Fée Viviane au bord du lac.

Mais tout cela laisse un goût amer, car toujours aucune trace d’illumination divine. Encore heureux qu’on avait envoyé au printemps dernier sa lettre dans une Loge maçonnique pour recevoir le secret des secrets. Nous allons enfin être récompensés de tous ces efforts.

  • Trois petits RV à la brasserie du coin, un coup de bandeau rapide pour les formalités d’usage et les choses sérieuses commencent. Ca tombe bien, nous approchons de la toussaint et il aurait été frustrant de finir l’année sans recevoir la Lumière.

 

Les semaines ont passé, car nous voici maintenant en décembre. Un mois que le bandeau de l’Initiation est tombé et toujours ce sentiment de déception et d’inassouvi. C’est frustrant quand même, avoir fait tout ce chemin pour rester sur sa faim. « C’est décidé, je démissionne, car la Franc-maçonnerie, c’est trop nul, on m’a menti. Je n’y vois aucun pouvoir ! »

Cela vous semble être une caricature peut-être ? Détrompez-vous ! Cela existe plus souvent que vous ne le pensez. Le parangonnage spirituel ou le benchmarking de l’âme si vous préférez est devenu le sport préféré des consommateurs du mal-être de ce XXIème siècle. Le but n’est pas d’aller bien, il est de tout tester pour s’assurer que c’est bien nul et que les fameux secrets dont nous avait parlé l’article de Franc-MaC Mag c’est du pipo. Et puis il y avait aussi l’article de Sophie Coignard dans le Point de l’an dernier avec les fameux réseaux d’influence des frangins. Tout cela n’est que mensonges, car dans ma Loge, il n’y a aucun académicien, banquier, financier ou ministre, la moitié des membres pointe le 1er du mois à Pole emploi. Quelle arnaque quand même. Petit Gibus nous avais dit « Ah ben mon vieux, si j’aurais su, j’aurais pô v’nu ! » mais moi si j’avais su qu’il fallait travailler sur moi et qu’il fallait supporter tous ces gens sans intérêt pour ma carrière, je serais allé directement à mon prochain stage de massages ayurvédiques.

Ah au fait, si quelqu’un connait l’adresse d’une Loge d’Illuminati cela m’intéresse, il parait qu’ils contrôlent le monde eux. Au moins je sais que c’est vrai, j’lai vu sur Internet.

A bientôt


 

A.S.:

View Comments (5)

  • Très belle histoire , très belle leçon pour la vie qui me rappelle celle-ci. Un homme d'un pays d'Afrique où le plat de base est le riz, accueille chez lui son père qui vient droit du village. Devant partir très tôt de chez lui pour son boulot, il informe sa femme que le père est diabétique et doit manger à heures précises. A 8h du matin l'épouse prépare un petit déjeuner copieux (genre petit déjeuner britannique) et le présente au père qui le mange avec très bon appétit. Au déjeuner l'épouse présente au beau-père un beau pavé de steak accompagné de légumes verts bien assaisonnés. Le beau-père se régale. Au retour du boulot en fin de journée, l'homme trouve son père debout à la porte de la concession avec son baluchon: il veut repartir dans son village . Surpris et interrogé aussi bien par l'homme et l'épouse, le père répond qu'il ne saurait rester plus longtemps dans une maison dans laquelle il n'est pas le bienvenu et où on ne lui offre aucun repas. L'homme demande alors à son épouse ce qui a bien pu se passer entre elle et son père pendant son absence. N'y comprenant rien, l'épouse donne à son époux tous les détails des deux repas servis son beau-père. C'est alors que le beau-père intervint: "en effet c'est ce qu'elle m'a offert comme plat le matin et à midi, mais ce n'est pas cela manger puisqu'il n'y avait pas de riz!"
    Cela simplement parce que dans ce pays, on ne saurait imaginer un vrai repas sans riz!

  • BENMERDALOR !
    U parcours comme cela coute une fortune ...
    D'où vient le fric ? ? ? ?

  • Sans aller jusqu'à l'allégorie comme Monique, je comprends le doute et le défaut d'engagement que vous constatez.
    M'étant engagé pendant plus de dix ans dans une voie qui était censée m'aider, je n'ai ressenti que dévalorisations personnelles et reconnaissances pour d'autres, jusqu'au bout et même après, quand je prenais des nouvelles.
    Prétendre aider n'est pas aider. Prétendre savoir n'est pas savoir. Il ne suffit pas de dire que l'on sait : il faut conduire l'autre à savoir.
    Personnellement, j'aurais mieux perçu votre propos s'il s'était accompagné d'un doute sur votre capacité à répondre aux questions qui traversent vos visiteurs. Vous le dites vous-même : ils cherchent quelque chose...
    Doit-on comprendre votre billet comme l'expression de la frustration de ne pas y avoir répondu ?

    • " Prétendre aider n’est pas aider. Prétendre savoir n’est pas savoir. Il ne suffit pas de dire que l’on sait : il faut conduire l’autre à savoir." Pour pouvoir conduire l'autre à savoir, il faut en effet savoir en vérité et surtout savoir soi-même qui l'on est! Retour donc au "Connais-toi, toi-même"!

  • C’est vrai nous sommes aveugles mais Il y a aussi l’histoire inverse ……..
    C’est l’histoire d’un moine zen qui devait faire le long pèlerinage de Shikoku. Un parcours de plus de 1000 km à faire en 1 mois et demi. De peur de rater son rendez-vous avec son maître, il demande à son frère un peu simplet et borgne de recevoir cet illustre érudit au cas où son pèlerinage prendrait plus de temps. Il lui demande de bien traiter son maître et de ne surtout pas lui adresser un seul mot. L’esprit tranquille, le moine quitte le monastère pour faire son pèlerinage et espère revenir à temps. A son retour, il tombe sur son maître encore plus radieux que jamais. Le moine un peu inquiet lui demande si son frère l’a bien reçu. Le vieil homme répond heureux et souriant :» Oh que oui! Votre frère est un homme remarquable et c’est un très grand théologien !». Le moine surprit lui demande ce qui s’est passé. «Nous avons eu une excellente conversation seulement avec les gestes. Je lui ai montré un doigt et votre frère a répondu en me montrant deux doigts, je lui ai alors répondu en montrant 3 doigts c’est alors qu’il a clos le débat en me montrant son poing fermé. Avec un doigt, je professais l'unité de Bouddha. De deux doigts il a élargi mon point de vue en me rappelant que Bouddha était inséparable de sa doctrine. Enchanté par la réplique, je lui ai montré trois doigts pour lui signifier les trois principes qui mènent à l’éveil spirituel et votre frère mit un terme au débat en me montrant son poing fermé: qu’à travers ces trois principes on peut «attraper» l’instant de l’éveil. L’illustre érudit repart heureux et satisfait. Le moine plus perplexe qu’auparavant va retrouver son frère borgne et simple d’esprit pour lui demander des explications. Réponse du frère : «Ah bon sang, j’ai dû me retenir pour ne pas lui casser la gueule à ce conard ! Non, mais tu te rends compte ! Il se fout de ma gueule en me montrant mon seul œil, après lui avoir montré deux doigts pour lui dire qu’il devrait être content d’avoir deux yeux; ce connard continue de me narguer en me montrant 3 doigts ….. pour dire qu’à nous deux on a 3 yeux. Il me prend pour un con, je sais compter! Et c’est là, où je me suis énervé en le menaçant de mon poing fermé pour qu’il arrête de m’emmerder!!