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TRI-CENTENAIRE DE LA FRANC-MACONNERIE : L’Oie et le Gril, légende ou histoire ?

Que s’est-il vraiment passé le 24 Juin 1717 à la brasserie de L’Oie et le Gril ? Cette date marque la naissance de Franc-maçonnerie à Londres, c’est du moins ce que rapporte la seconde édition de la Constitution d’Anderson en 1738.

Un court récit rapporte qu’à cette date quelques loges se rassemblèrent la brasserie L’Oie et le Gril pour créer la premier Grande Loge. Légende ou histoire ?

Tel est le sujet abordé dans cet entretien de Daniel Morfouace avec Roger Dachez diffusé le dimanche 4 juin 2017vsur France Culture dans l’émission « Divers aspects de la pensée contemporaine ».


 

A.S.:

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  • Si vous permettez, c'est Roger et non Rober
    Sur le fond, je vos prie de trouver ci-dessous un extrait de la planche que j'ai donnée à la tenue d'été de la RL La vraie vertu, en juillet dernier.
    "Il circule une légende urbaine, dont vous avez certainement entendu parler, selon laquelle « il ne se serait rien passé le 24 juin 1717 », sans doute pour justifier l’atonie des manifestations en 2017. S’il ne s‘est rien passé en 1717, pourquoi se passerait-il quelque chose en 2017 ?
    D’où est sortie cette thèse qu’on appellerait révisionniste à d’autres propos ?
    D’une conférence donnée par la GL du Canada, province de l’Ontario, le 20 mars 2016 dans le cadre des conférences, dites Charles A. Sankey, à la Brock University par le Dr Andrew Prescott, de l’Université écossaise de Glascow, assisté du Dr. Susan M. Sommers.
    Dans cette conférence, le Dr Prescott analysait la relation que l’édition de 1738 des Constitutions de la Grande Loge faisait de sa fondation sous la plume d’Anderson. Je vous rappelle ce texte.
    « Le ROI GEORGE Premier arriva à Londres le 20 Septembre et les quelques loges de Londres désirant un protecteur actif, en raison de l'incapacité de Sir Christopher Wren, (car le nouveau roi n'était pas franc maçon, et d'ailleurs ne connaissait pas la langue du pays), crurent bon de cimenter sous un nouveau grand maître, le centre d'union et d'harmonie.
    Dans ce but les loges,
    No. 1 À « l'Oie et Gril », dans la cour de la cathédrale St. Paul,
    No. 2. À « la Couronne », dans Parker's-lane, près de Drury-Iane,
    No. 3 À la taverne « Au Pommier », dans Charles-street, Covent-Garden,
    N° 4 À la taverne « La Coupe et les Raisins », dans Channel-row, Westminster,
    se réunirent avec quelques autres vieux frères à la susdite Loge au Pommier et ayant donné la présidence au plus âgé maître maçon, maître d'une loge, elles se constituèrent en Grande Loge provisoire en due forme. Elles décidèrent de ressusciter la communication trimestrielle des officiers des Loges, d’y tenir assemblée et fête annuelle, et de choisir alors un grand maître parmi eux, en attendant qu'ils aient l'honneur d'avoir un frère noble à leur tête.
    Conséquemment, le jour de ta St. Jean-Baptiste, l’Assemblée et la fête des francs et acceptes maçons se tinrent à la susdite Loge l’Oie et Gril dans la cour de la cathédrale St. Paul. Avant le dîner, le plus âgé maître maçon, maître d'une loge, en chaire, proposa une liste de candidats convenables et les frères, à la majorité à main levée, élirent Anthony Sayer, gentilhomme, grand maître des maçons, lequel fut immédiatement investi des décors de son office par le dit plus âgé maître en chaire, puis installé, et félicité par l'assemblée, qui lui rendit hommage… »

    Le docteur Prescott entendait démontrer que la première réunion des 4 vieilles Loges, au cours de laquelle une Grande Loge provisoire, « pro tempore » dit le texte original, sans doute en 1716, n’avait pu avoir lieu, car, d’après des archives cadastrales, il n’y avait pas de taverne « Au Pommier », à Charles street, en 1716. La première assemblée de quatre loges en 1716, dans cette taverne, décrite par Anderson dans l’édition de 1738 des Constitutions, n’aurait donc pu y avoir lieu. Ce qui mettait en doute en outre l’existence, en 1716 et donc en 1717, de la loge N°3 dite « Au pommier ».
    Cette mise en cause affaiblissait par conséquent la crédibilité de celui de l’assemblée constitutive des 4 vieilles loges du 24 juin 1717 et donc la date de la fondation de la Grande Loge. Et le bon docteur Prescott de rappeler qu’Anderson était un personnage douteux et un peu mythomane, ce qui n’est pas faux, mais on peut se demander alors, comment le nom d’un tel personnage a pu seul rester attaché au récit des origines au détriment des autres fondateurs ?
    Sur le fond, cette thèse paraît contestable pour 3 raisons :
    Une raison de méthode : les tracés cadastraux sont souvent approximatifs autant pour la délimitation que pour les dates de cessions des terrains. En outre, une loge tenait ses réunions dans une taverne, mais elle n’était pas assignée à ladite taverne, elle pouvait changer de taverne de résidence. Cela s’est produit à de nombreuses reprises pour les loges anglaises avant qu’elles n’aient des lieux de résidence attitrés, et notamment pour la loge n° 3 « Au pommier » qui a fréquemment changé de lieu de tenue et qui se trouvait peut-être dans un autre endroit. Anderson a pu reprendre un nom approchant qu’il connaissait.

    Une raison ensuite de logique historique. On résume la fondation de la Grande Loge de Londres de 1717 en disant que 4 loges se sont agrégées pour la former comme si tous les partenaires étaient d’importance égale, mais ce n’était pas le cas.
    La loge, « la coupe et les raisins », la N° 4, qui a été fondée en 1715 comptait 71 membres plus que les 3 autres réunies. Elle comprenait 4 chevaliers, 10 nobles, 24 écuyers, 2 officiers généraux, 4 officiers subalternes, 3 honorables. Parmi eux, la nouvelle Loge comptait également au moins 24 membres de de la Royal Society, un bon tiers de son effectif.
    Sur son rôle figuraient les futurs acteurs du l’essor de l’institution : Desaguliers, Payne et Anderson, et, si on en croit le Frère Chavert, le Duc de Richmond, futur Grand Maître, Lord Paisley, Lord Waldgrave, le frère John Pine qui réalisera la gravure du frontispice des Constitutions etc…. En 1723, cette loge migrera à la taverne the Horn et c’est sous ce nom que son V.°.M.°., le duc de Norfolk, initiera, quelques mois après le chevalier de Ramsay, le baron de Montesquieu lequel fondera avec Desaguliers et le duc de Richmond à Paris, la loge « Au Louis d’Argent » en 1735.
    « La coupe et les raisins », située dans Channel row à 2 pas du domicile de Desaguliers, a donc joué un rôle central dans la fondation de 1717, les 3 autres Loges étaient là pour justifier de l’assise collective de la Grande Loge, ce qui relativise fortement l’argument tiré de la prétendue inexistence de la loge n°3 pour mettre en cause la fondation de 1717.

    Une raison enfin de consensus historique, car cette thèse va à l’encontre d’un monceau d’ouvrages sur la franc-maçonnerie qui déclarent tous qu’il s’est bien passé quelque chose en 1717. Le Dr Prescott met en cause le récit fait par Anderson en 1738, mais il faudrait mettre en cause pareillement les ouvrages de Preston (1781), Thoiry (1815), Gould (1871), Ricker en 1967 ou enfin Ric Berman en 2012. Cependant le meilleur témoin de ce qu’il s’est bien passé quelque chose en 1717, n’est-il pas Laurence Dermott lui-même qui évoque dans la première édition écrite en 1751 et publiés en 1756 d’Ahiman Rezon (pages 39 et 40).
    « Lors de l’année 1717, quelques joyeux compagnons qui n’avaient passé que par un seul grade de la Confrérie, …, résolurent de former une loge pour rechercher, en se communiquant entre eux, ce qui leur avaient été autrefois enseigné ; Se proposant d’y substituer, quand la mémoire leur manquerait quelques autres innovations ce qui à l’avenir devait passer pour de la Maçonnerie. »
    Laurence Dermott, fondateur de la grande Loge des Anciens, ne peut être soupçonné de complaisance envers la fondation de la GL des Modernes et, même si c’est pour s’en moquer, il est donc le premier à reconnaître qu’il s’est bien passé quelque chose en 1717.

    Déduire donc des approximations d’Anderson que la réunion de 1716 n’a pas eu lieu et que la loge n° 3 n’existait pas parce que la taverne où elle se réunissait n’est pas sur le plan cadastral de 1716 semble déjà bien hasardeux, en déduire qu’il ne s’est rien passé le 24 juin 1717, ça touche à l’Uchronie ! C’est comme si on contestait la prise de la Bastille le 14 juillet au prétexte qu’on aurait découvert que le cuisinier Desnot, dont l’altercation avec De Launay avait déclenché le lynchage de ce dernier, n’était pas à Paris ce jour-là.

    Il faut bien mettre alors mettre en parallèle la relative légèreté des arguments du Dr Prescott et le retentissement qu’a eu son étude. On est directement passé de « il y a des approximations dans le récit d’Anderson de la fondation de la Grande Loge de Londres » à « Il ne s’est rien passé en 1717 ».
    Cela fait plusieurs décennies que les blogs et les discours transitionnistes essayent de faire accroire qu’il ne s’est pas passé grand-chose en 1717 pour conforter la thèse de la transition, le transformisme des loges opératives en loges spéculatives et ôter à la fondation de la Grande Loge de Londres son caractère novateur. Au dernier salon du Livre de Paris une obédience affichait une banderole sur l’histoire de la Franc-maçonnerie, née bien sûr en Ecosse, sans dire un mot de la fondation de 1717.
    Voilà qui explique sans doute l’amplification dont ont bénéficié les thèses écossaises du Dr Prescott en France : un secours tant espéré à une théorie aujourd’hui décriée au point que même Wikipédia, qui est le reflet de l’opinion commune, en vient à déclarer dans un article qui lui est consacrée:
    « La théorie de la transition est en franc-maçonnerie le nom donné par les historiens et maçonnologues aux événements et pratiques qui auraient abouti à la transformation des loges opératives des corporations de maçons du Moyen Âge et de la Renaissance de Grande-Bretagne en loges spéculatives de la franc-maçonnerie. Cette transition s’étant effectuée selon cette théorie par « l’acception » de gentleman mason au cours des xviie et xviiie siècles. Ces « maçons non opératifs et acceptés » auraient peu à peu reproduit les pratiques des loges opératives tout en ne conservant que la symbolique et l’organisation de ces dernières, pour donner naissance progressivement à la franc-maçonnerie spéculative.
    Cette théorie étudiée par les historiens et maçonnologues depuis le milieu du xxe siècle s’avère au regard des dernières recherches et travaux, non fondée et relevant pour partie des mythes construits, sur la base des textes fondateurs de la franc-maçonnerie. Elle n’est majoritairement plus reconnue au xxie siècle, comme une théorie pertinente pour expliquer la création de loge spéculative, la « théorie de l’emprunt » étant préférée par les maçonnologues contemporains à cette dernière. »

    Mais pour revenir en dernier lieu à la thèse du Dr Prescott, si la Grande Loge n’a pas été fondée en 1717 quand l’a-t-elle été ? Parce que, quand même, il ne revient pas sur le fait qu’elle a bien été fondée à un moment ou à un autre. Dans une déclaration ultérieure à sa fameuse conférence, Andrew Prescott affirmait que la Grande Loge n’aurait été fondée qu’en 1721 avec l’installation comme Grand Maître du Duc de Montagu, car c’est seulement à partir de cette date qu’il est fait mention de la Franc-Maçonnerie dans les journaux de l’époque.
    Mais là aussi différentes sources viennent invalider cette affirmation.

    La première source est dans le frontispice gravé par John Pine, qui orne les Constitutions de la Grande Loge, que tout le monde connait bien.
    Desaguliers, véritable fondateur de la Grande Loge, deus ex machina comme l’appelle Alain Bauer, avait agrégé comme je l’ai dit plus haut, les Loges 1, 2 et 3 autour de la 4ème « A la Coupe et aux Raisins », la plus nombreuse, la plus prestigieuse et qui constituait le pilier central de la construction.
    Selon le récit d’Anderson, il aurait agi en fin diplomate, puisqu’il a laissé les maîtres de Loge des 3 autres Loges prendre, pour la 1ère année, les postes principaux de la nouvelle Grande Loge avec Anthony Sayer de la loge N°3 comme Grand Maître, Jacob Lamball de la Loge N°1 et le capitaine Eliott de la loge N°2. Après cette première année, la loge N° 4 retrouvera son droit d’aînesse à la 2ème année où George Payne fut élu, puis Desaguliers lui-même avant de reconfier une 2ème fois la Grande Maîtrise à George Payne, l’année précédant celle de l’élection du Duc de Montagu en juin 1721.
    Or ce sont tous ces anciens Grands Maîtres qui figurent sur la gravure de John Pine. Ce dessin montre la passation de pouvoir entre Montagu, ancien Grand Maître, et Wharton, nouveau Grand Maître, qui après une tentative ratée de déposer le Duc de Montagu en juin 1722, ne voit son élection confirmée le 17 janvier 1722/3 (quantième de l’année en calendrier julien et grégorien : les 2 chiffres figurent sur la promulgation), que par le retrait du Duc de Montagu. Derrière Wharton, on voit Anthony Sayer premier GM facilement reconnaissable car on a un portrait de lui, Desaguliers et Payne. Cela fait avec Montagu, 4 anciens GM dont un qui a fait 2 ans 1722-5 =1717 ! Et on retrouvera même plus tard dans les archives de la Grande Loge une demande de secours de Sayer qui lui a été accordée au motif qu’il avait été le premier Grand Maître !
    Une 2ème source est dans les journaux de l’époque, comme le « Post Boy » du 27 juin 1721 (repris dans le « Weekly journal of Saturday » du 1er juillet), qui a relaté la réunion de la Grande Loge du 24 juin 1721 qui vit l’élection du Duc de Montaigu comme Grand Maître. Voilà ce qu’écrit The Post Boy..
    « There was a Meeting on Saturday last at Stationers Hall of between two and three hundred of the ancient Fraternity of Free Masons who had a splendid Dinner, and Musick. Several Noblemen and Gentlemen were present at this Meeting, and his Grace the Duke of Mon- tague was unanimously chosen Master for the ensuing Year, and Dr. Beale Sub- Master. The Reverend Dr. Desaguliers made a Speech suitable to the Occasion. »
    « Il y a eu une réunion samedi dernier à Stationer hall avec 200 à 300 membres de l’ancienne fraternité des Francs-Maçons à qui un magnifique dîner avec accompagnement musical a été servi. Plusieurs Aristocrates et Gentlemen assistaient à cette réunion et sa Grâce le duc de Montagu fut choisi comme Maître à l’unanimité pour l’année qui vient et le Dr Béale son adjoint. Le révérend Dr Desaguliers fit un discours adapté à la circonstance. »

    Or une confirmation de l’événement est donnée par le révérend William Stukeley. Ce personnage, membre de la Royal Society, médecin, biographe d’Isaac Newton (C’est lui qui rapporte l’histoire de la pomme inspiratrice de la gravité), avait été reçu franc-maçon le 6 juin 1721. Comme il tenait un journal de tout ce qu’il lui arrivait, il rapporte en ces termes l’élection du 24 juin 1721.
    "June 24, 1721-The Masons had a dinner at Stationers Hall present, DUKE OF MONTAGUE, LorD. HERBERT, LorD. STANHOIIE, SR. AND. FOUNTAIN, &C. DR. DESAGULI]ERS pronounced an oration. The Gd. Master MR. PAIN prodtic’d an old MS. of the Constitutions which he got in the West of England, 500 years old. He read over a new sett of articles to be observ’d. THE DUKE OF MONTAGUE chose Gd. Mr. Next year. DR. BEAL, Deputy.”
    "24 juin 1721 : Les Maçons eurent un banquet à Stationer hall. Etaient présents, le duc de Montagu, Lord Hebert, Lord Stanhope et cetera. Le Dr Desaguliers fit un discours. Le Grand Maître M. PAYNE présenta un vieux manuscrit de Constitutions vieux de 500 ans qu’il avait obtenu dans l’ouest de l’Angleterre. Il relut une nouvelle série d’articles devant être observés. Le Duc de Montagu fut choisi comme Grand Maître pour l’année suivante et le Dr Beal comme député Grand Maître."
    Les nobles cités sont des proches du Duc de Montagu : Lord Henry Herbert succèdera au cours de l’année au duc de Montagu comme colonel du 1er régiment de Horse Guard et rejoindra plus tard la Royal Society . Lord Philip Stanhope, futur comte de Chesterfield, est un homme de lettre renommé qui appartient au parti Whig. Il sera proche ultérieurement de Voltaire et Montesquieu.
    Ce qui est significatif dans la note de Stukeley, c’est que le Grand Maître en chaire était George PAYNE et que le duc de Montagu a été élu pour l’année qui vient, confirmant sur ce point le récit d’Anderson de 1738. En plus G. Payne a montré sa plus récente découverte, une charte vieille de 500 ans (sans doute le Regius), qu’il avait sans doute l’intention « d’emprunter », et a fait part de nouveaux articles à ajouter aux règlements de la GL.
    L’élection du Duc de Montagu se fait donc dans une Grande Loge existante et l’assemblée, comme notre convent, est conduite par le Grand Maître descendant qui passe ses pouvoirs au Grand Maître montant, élu pour l’année qui vient.
    Ces sources montrent bien que la Grande Loge de Londres existait déjà lors de l’élection du Duc de Montagu, mais que l’élection d’un Grand Maître prestigieux a attiré l’attention de la presse de l’époque. Celle-ci, à partir de cette Grande Maîtrise, va se faire l’écho des initiations des personnalités dans les loges et des élections d’aristocrates à la Grande Maîtrise. Cette thèse est confortée par une autre note du journal de William Stukeley qui indique qu’à son entrée dans la Grande Loge, les recrutements étaient difficiles, mais que l’annonce de la future élection du duc de Montagu avait provoqué un rush des adhésions, une « folie » avait-il noté.
    On peut donc dire, à l’encontre des déclarations du Dr Andrew Prescott, que l’élection du duc de Montagu n’a pas fondé la Grande Loge mais l’a rendu visible, et que cela n’ôte rien à la légitimité de la date de 1717 comme date de fondation de la Grande Loge.
    Mais, au-delà de la bataille des sources, comment peut-on penser que le Duc de Montagu, personnage influent de son époque, homme-clé de la dynastie des Hanovre, membre du parti au pouvoir, puisse s’investir de cette manière dans un club de pseudo-artisans, jouant aux maçons opératifs, comme d’autres joueront à la bergère, sans que l’institution ait été préparée pour recevoir une telle candidature ?
    Si 1721 fut l’année de la maturité de la GL, il est évident que 1717 fut celle de sa naissance et c’est la date de naissance que l’on fête aux anniversaires. Ou alors, pour reprendre la métaphore de l’initiation qui nous est familière, si l’élection en 1721 du Duc de Montagu correspond au moment où la Grande Loge prit son essor et obtint la plénitude de ses droits, alors 1717 fut l’année de son initiation.