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RÉFLEXION : LES LIVRES, DES LIVRES…

Les Livres

Ceux qu’on a toujours refusé de lire pendant l’adolescence, et qui vous saisissent à l’âge adulte.

Ceux qu’on a adoré lire, et qui ont vieilli, quand on les relit…

Ceux qu’on refuse d’acheter parce qu’on veut pas donner d’argent à ce type-là !

Ceux dont on a tout oublié, sauf qu’on les a lus allongé(e) sur le lit, en écoutant Rhapsody in Blue…

Ceux dont votre meilleur(e) ami(e) vous rebat les oreilles, et qu’il ou elle finit par vous offrir, et que vous laissez traîner bien en évidence pour lui faire croire que vous allez – bientôt – les lire.

Ceux qu’on a gardés pendant des années, et qu’on ne retrouve plus le jour où on veut remettre la main dessus…

Ceux qu’on a jamais prêtés, et c’est pas demain la veille !

Ceux dont on veut se débarrasser, et on sait pas trop comment, alors on les met dans des cartons, mais à qui va-t-on bien pouvoir les fourguer ?

Ceux qu’on a prêtés et qu’on ne nous a jamais rendus… et on passe son temps, quand on va chez les copains, à regarder s’ils les ont pas sur leurs étagères…

Ceux que des amis ont achetés un jour où l’auteur passait dans leur ville, et qu’ils lui ont fait dédicacer spécialement pour vous.

Ceux dont on est le seul à connaître l’existence, au point qu’on se demande parfois si on ne les a pas rêvés…

Ceux qui sont tombés en morceaux la première fois qu’on les a ouverts,

Ceux qui sont beaux, et qu’on a envie de montrer,

Ceux qu’on aperçoit dans le train, entre les mains d’une voyageuse,

Ceux autour desquels on tourne pendant des semaines,

Ceux qui n’étaient plus au catalogue depuis longtemps,

Ceux sur lesquels on jette un regard mitigé d’envie et de mépris,

Ceux qui sont écrits en français mal traduit de l’anglais,

Ceux qui portent des bandes rouges, plus larges que l’écharpe d’un maire,

Ceux qui ne font aucun bruit, et que personne ne voit,

Ceux qu’on a fabriqués de ses mains, ou presque, et dans lesquels on a mis toute sa vie,

Ceux des gens qu’on connaît, qu’on aime bien,

Ceux des gens qu’on ne connaît pas, et qu’on déteste, et inversement.

Ceux qu’on garde pour plus tard, et qu’on empile sur la table de chevet,

Ceux qu’on aurait bien voulu écrire, mais un autre a eu l’idée avant…

Ceux qui ne sont pas encore écrits.

Ceux qui contiennent des mots, des sons, et des images…

Ceux qui sont magnifiques dans la tête, et paraissent dérisoires une fois sur le papier.

Ceux qu’on a envie de déchirer, de brûler, de détruire, mais qui ne vous lâchent pas…

Ceux qu’on écrit, ou qu’on lit, dans un état d’euphorie insensé.

Ceux qu’on a laissés derrière soi en partant.

Ceux qu’on a emportés dans un carton spécial, et qu’on ressort pour les ranger sur les étagères du haut.

Ceux qu’on planque tout en bas, ou tout au fond.

Ceux qu’on laisse au fond du carton.

Ceux qu’on a pris comme un voleur, pour que personne ne les prenne avant nous, et qui, lorsqu’on les a ôtés de l’étagère, nous ont révélé un secret.

Ceux qu’on lit le soir avant de s’endormir,

Ceux qu’on lit le soir à l’autre, pour qu’elle s’endorme,

Ceux qu’on retire doucement des mains de l’autre, quand elle s’est endormie…

A.S.:

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  • Lorsqu'on a manqué de livre alors on devient ivre de livre car les livres qui sont la mémoire des Hommes aident à mieux vivre