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LE PREMIER REGISTRE PERDU ET RETROUVÉ DES FRANCS-MAÇONS TOULOUSAINS

« Le premier registre perdu et retrouvé des francs-maçons »  est un article tiré du site « La Dépêche » en date du 04 décembre 2016

C’est une écriture régulière et majestueuse, dans un magnifique registre relié en cuir et richement décoré. Il raconte la naissance de la première loge toulousaine. C’était il y a 272 ans, en 1 744. Le fondateur n’était autre que le petit-fils de Pierre-Paul Riquet, le créateur du Canal du Midi, le comte de Caraman. Les premières «tenues», ces réunions des frères maçons, avaient lieu tout simplement chez lui, un hôtel particulier de la rue de la Bourse. Le «vénérable» de la loge était M. de Nupces, président du Parlement de Toulouse.

«Il s’agit d’un document inestimable, assure Daniel Chartagnac, historien toulousain. C’est le deuxième document maçonnique le plus vieux de France. On y trouve les noms de personnalités locales qui y avaient été initiées, comme le compositeur baroque Bernard-Aymable Dupuy, dont on vient tout juste de redécouvrir l’œuvre !»

À l’époque, cette loge réunissait des notables, mais aussi des médecins ou des artistes. C’est ainsi que le registre raconte la fusion des loges Saint-Joseph des Arts et la Française, en 1 745. Cette loge existe toujours sous le titre «La Française des Arts».

Mais le registre, lui, avait disparu des archives de la loge dans les années 1930, dans des conditions mystérieuses. On le retrouve ensuite chez un célèbre collectionneur, Maurice Burrus, député radical, puis dans une librairie parisienne, et enfin chez un collectionneur particulier, qui l’a mis en vente chez Christie’s en le 15 décembre dernier.

Pour récupérer le précieux document, un accord a été passé entre la bibliothèque de Toulouse, par sa responsable du patrimoine Magali Vène et le Grand Orient de France. C’est donc la ville qui l’a acquis pour 3 000 €.

Ce document sera présenté à la bibliothèque municipale de Toulouse ce samedi 10 décembre, en présence des représentants de la mairie de Toulouse et du Grand Orient de France, dont son Grand Maître Christophe Habas. Le document numérisé devrait être disponible prochainement en ligne. L’original, lui, ira dans les coffres de la Bibliothèque Municipale. Au secret !

A.S.: