Lonut, fidèle lecteur de GADLU.INFO a bien voulu partager avec nous une planche intitulée « Outils et bijoux de l’apprenti« 

Outils et bijoux de l’Apprenti

Vénérable Maître de loge, et vous tous mes frères en vos rangs, grades et qualités,

Cela fait quatre mois et demi depuis que, bizarrement accoutré, drôlement chaussé, j’ai passé devant, et avec vous, les épreuves de mon initiation. Dois-je vous dire que la foule de sensations, de bruits et d’attouchements ressentis alors me submergeait de toutes parts, telles les vagues d’une mer inconnue, point hostile, néanmoins extrêmement bizarre et au fonctionnement inconnu.

Lors de la remise ultérieure de nos impressions, j’entendis mon jumeau mentionner le crâne, le pavé mosaïque et une foule d’éléments et autres notions qui, pour moi, relevaient bien du plus parfait charabia. J’avais pu ainsi prendre la mesure et faire à l’occasion le constat de ma parfaite ignorance et d’une toute aussi parfaite niaiserie en la matière. Parce que, pour moi, ces jolis éléments de décor ne semblaient recouvrir nul mystère et que je ne voyais rien de bien profond là-dedans ou, enfin, pas plus qu’un tableau montrant une paire de pommes ne suggère la fonctionnalité d’une salle à manger ou encore un tableau montrant un nu de femme et accroché au-dessus du lit d’une chambre à coucher ne laisse présager et suggérer de ce qui devrait s’y passer. Mais, même dans ces exemples, je me suis toujours questionné sur l’utilité de l’exercice, vu qu’il soit tout de même hautement improbable à ce que les maîtres d’une maison oublient la fonction des différentes pièces de leur demeure, comptant sur la présence de ces seuls éléments de décor pour se les rappeler. Forcément, j’exclus du raisonnement ceux atteints par les maladies propres au grand âge alors que, fut-ce dans ce dernier cas de figure, je doute toujours de l’utilité réelle de la présence du nu, aussi touchant soit-il, accroché aux murs de leur chambre à coucher.

Quoi qu’il en soit, pour revenir au choix du thème de ma planche et ne pas laisser votre imagination prendre le dessus et vaguer vers des terres profanes, dois-je reconnaître que le drôle de tablier et les gants dont on m’avait affublé en fin de tenue m’avaient hautement interpellé. Eh bien, ces deux éléments – la niaiserie manifeste de mon rendu, ainsi que la bizarrerie de mon nouvel accoutrement – m’ont déterminé à chercher à comprendre la réalité recouverte par ma nouvelle tenue. J’ai depuis lors appris que le tablier et les gants étaient des Bijoux, ce qui ne fit que renforcer ma curiosité, vu que l’image que j’avais jusqu’alors sur l’apparence raisonnable des bijoux était bien différente.
Les Bijoux

Ceci étant dit, j’entrerai dans le vif du sujet en commençant par la description des Bijoux avant d’aborder les Outils de l’Apprenti.

A l’instar de tout ce qui relève de la franc-maçonnerie spéculative moderne, les outils et les bijoux de l’Apprenti reprennent, imitent, enrichissent et développent le symbolisme de leurs pendants utilisés dans la maçonnerie opérative. De par cela même ou de par cela aussi, la franc-maçonnerie spéculative revendique et assume l’héritage de son ancêtre opératif. Ces éléments ont tous à faire avec la construction, le travail de la construction et la formation (de l’Apprenti dans ce cas de figure). Une formation intérieure et extérieure, une formation de réflexion intérieure et de travail en commun. Forcément, on ne parle plus de la pierre brute réelle que les apprentis maçons d’antan étaient censés façonner dans les carrières pour qu’elle puisse rejoindre l’édifice en dur qu’ils construisaient, mais bien d’une pierre spirituelle que les Maîtres francs-maçons pourront utiliser dans l’édifice d’une société meilleure, et que l’Apprenti d’aujourd’hui façonnera pour l’améliorer, la
rendre et se rendre utile.

Le tablier est généralement composé d’une forme rectangulaire surmontée d’une bavette triangulaire. Insigne et vêtement de travail de l’Apprenti-Maçon, ce tablier lui donne accès au chantier du Grand Œuvre de la Franc-maçonnerie. Aux grades d’Apprenti et de Compagnon, le tablier devrait traditionnellement être fait de peau d’agneau blanche.

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