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Miscellanea Macionica : Comment l’Honorable Elizabeth St. Leger est-elle devenue franc-maçonne ?

A compter de ce dimanche 05 janvier 2014, je vous invite à retrouver une rubrique régulière de Questions-Réponses intitulée « MISCELLANEA MACIONICA » (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard.

Guy Chassagnard est un ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.

Voici la Question 4 de la Série Miscellanea Macionica.

QUESTION  N°  04 :  « Comment l’Honorable Elizabeth St. Leger est-elle devenue franc-maçonne ? « 

Il s’agissait de la fille d’Arthur Saint Leger, premier vicomte de Doneraile et baron de Kilmayden en Irlande. Rien, sinon un mémorable inci­dent, ne la destinait à la vie maçonnique, à une époque où seul un homme de bonne naissance et libre de corps pouvait prétendre ceindre un jour le tablier de Maçon accepté.

Celui-ci survint, de façon inattendue, un soir de l’année 1712 (ou n’était-ce pas 1710 ?) ; il nous est raconté dans un Mémoire de la famille Saint Leger datant de 1811. La scène se passe dans la résidence du vicomte de Doneraile qui préside aux destinées d’une loge particulière et indépendante, installée chez lui.

Endormie dans la bibliothèque, la jeune Elizabeth est tirée de son sommeil par des bruits et des sons provenant du salon voisin ; un trou dans la cloison, qu’elle va bientôt agrandir de ses ciseaux, lui permet d’assister sans être découverte à l’initiation aux grades d’Apprenti et de Compagnon du métier d’un jeune profane.

Troublée par ce qu’elle voit et ce qu’elle entend, la jeune fille pense à quitter les lieux au plus vite, mais dans sa précipitation, elle renverse une chaise ou quelqu’autre pièce du mobilier, ce qui attire l’attention du garde extérieur.

Alertés, les membres de la Loge la découvrent et s’interrogent longuement sur le sort qui doit lui être réservé. Finalement, Elizabeth Saint Leger est elle-même intiée aux secrets de la Franc-Maçonnerie. Elle portera d’ailleurs, sa vie durant, une médaille marquée des symboliques maçonniques et posera pour la postérité parée d’un ample tablier de maçon.

On dit même qu’elle aurait été conviée à diriger en tant que Vénérable Maître la loge qu’elle aurait fréquentée assidument… sans toutefois pouvoir le prouver.

Ce qui est sûr, par contre, c’est qu’Elizabeth a bien été initiée franc-maçon, qu’elle s’est mariée en 1713 avec un certain Richard Aldsworth, qu’elle est décédée à l’âge de quatre-vingt ans, et qu’elle a été enterrée dans la Cathédrale Saint-Finbarre de Cork où a été apposée une plaque ainsi gravée :

« A la mémoire de l’Honorable Elizabeth Aldworth, épouse de Richard Aldworth, de Newmarket Court, comté de Cork, fille d’Arthur, premier vicomte de Doneraile. Ses restes reposent en cet endroit. Née en 1695, décédée en 1775. Initiée à la Maçonnerie dans la Loge n°44, à Doneraile Court (de ce comté), en l’année 1712. »

A noter qu’il n’a été signalé de Grande Loge en Irlande (par le Dublin Weekly Journal) qu’en 1725 ; que le neveu de Lady Elizabeth, Arthur, troisième vicomte de Doneraile, n’est devenu grand maître d’Irlande qu’en 1740 ; enfin que la Loge n°44 n’a été fondée qu’en 1845, à… Cronmel.

• Pour en savoir plus, consulter : Memoir of a Lady Freemason (1811), et The Hon. Miss St. Leger and Freemasonry, du frère Edward Conder (A.Q.C. vol. VIII, 1895).

© Guy Chassagnard 2014  – chassagnard@orange.fr- Tous droits réservés

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