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UN MAÇON LIBRE NE TRAÎNE PAS DE BOULETS AUX PIEDS – VABADUS

Voici la contribution de Vabadus à notre nouvelle rubrique « loge libre et insoumise » : UN MAÇON LIBRE NE TRAÎNE PAS DE BOULETS AUX PIEDS

Vous connaissez probablement Vabadus par ses nombreux articles sur le blog de « La Maçonne » qui visent à la Liberté d’expression et d’une façon plus générale défendent les valeurs humanistes de la Franc-Maçonnerie.

UN MAÇON LIBRE NE TRAÎNE PAS DE BOULETS AUX PIEDS

Il y a 20 ans, dans son ouvrage « Le Franc-Maçon récalcitrant » (1997) Jean Verdun dénonçait l’entrisme « religieux » qu’il constatait au sein de son obédience :
« La nature de Dieu, sa face, son revers, sa justice, son injustice, sa main lourde ou sa présence, voire sa mort constatée, son imposant silence ou ses apparitions, son amour ou son indifférence, les révélations qu’il aurait faits ici ou là, tout cela ne concerne pas le maçon en Loge. » « La France ne manque pas de lieux de prière. A quoi bon leur apporter nos temples en renfort? Le Franc-maçon a la cheville légère. Il ne traîne aux pieds aucun boulet. Il entre où il veut. Aucun maton ne le surveille par un judas. Il ne lui est demandé à l’initiation aucune abjuration. A peine s’il lui est suggéré de dépouiller le vieil homme, comme c’est partout la tradition, mais il est seul juge de ce qui fait dépouille ou non.
Alors pourquoi depuis quelques temps, ces sournoises introductions d’affaires de religion dans les loges? ».

Certains ont appelé « religion de substitution » une présence religieuse affirmée ou « introduite sournoisement » au sein d’institutions maçonniques et qui a fortement augmenté depuis 20 ans. Ce marquage religieux peut contraindre au « Grand Écart » des croyants sincères pratiquant d’une religion monothéisme et qui, en tant que maçon, doivent accepter d’autres croyances différentes, imposées au sein de leur obédience.

LA FRANC-MAÇONNERIE EST-ELLE UNE « RELIGION DE SUBSTITUTION ?

Cette question a été mille fois traitée mais elle prend de plus en plus d’intérêt depuis que la majorité des membres de la Maçonnerie française se trouve dans des obédiences dites « spiritualistes » et en fait « pieuses ».
Dans un entretien à l’Express le 27 avril 2011 Roger Dachez déclarait :
« A l’insu de beaucoup de frères, la franc-maçonnerie est une religion de substitution. Depuis trente ou quarante ans, la majorité des nouveaux viennent pour voir plus clair en eux-mêmes, chercher un sens, mais aussi revenir à un rituel de plus en plus conforme à celui du XVIIIe siècle. Même au Grand Orient de France, qui était allé très loin dans la simplification des rites, les frères sont attirés par un cérémonial très élaboré. Il y a un lien avec la désaffection des églises catholiques, comme si elles se vidaient au profit des loges. Beaucoup de frères sont des post-catholiques: ils ont reçu une éducation religieuse qui n’est plus pour eux qu’un rite social. Et le rite qu’ils vivent intensément, c’est celui de la franc-maçonnerie».

Encore faut-il accepter cette réalité de la « Religion de substitution » ce qu’aucune institution maçonnique n’est prête à avouer !

Une religion est l’ensemble des dogmes, croyances, sentiments et pratiques qui définissent les rapports de l’être humain avec la divinité. Une religion particulière est définie par les éléments spécifiques à une communauté de croyants : dogmes, livres sacrés, rites, cultes, sacrements, prescriptions en matière de morale, interdits, organisation, etc.

Or l’examen des composantes fondamentales de certains institutions maçonniques qui se définissent comme « traditionnalistes et spiritualistes « montre bien qu’il s’agit d’une d’une religion : dogmes, rites, rituels, prières éventuelles, interdits, etc …. Par ailleurs il faut ajouter la sacralisation de multiples composantes : Livre, Temple, Loge, Rite, rituel, cérémonie, serment, symboles,…Enfin on n’hésite pas à évoquer la « Foi » dans certains rituels christiques voire dans les fondamentaux de l’obédience!

LA RELIGION DE SUBSTITUTION LIBREMENT ACCEPTÉE

Si, comme le montre le texte de Roger Dachez il y a d’un côté un BESOIN de religion de substitution il y bien en face une OFFRE de la part de certaines institutions. La condition pour que cela fonctionne bien consiste pour le maçon ou le futur maçon qu’il n’y ait pas de Grand Écart à produire entre les dogmes et croyances de sa religion d’origine et les dogmes et croyances qui caractérisent la religion de substitution.
Ainsi un Dieu Trinitaire n’est pas celui qui est défini pour le judaïsme :

Savoir qu’il y a un D.ieu–Exode 20, 2
Ne pas spéculer sur la possibilité d’autres dieux que Lui–Exode 20, 3
Savoir qu’Il est Un–Deutéronome 6, 4
L’aimer–Deutéronome 6, 5
Le craindre–Deutéronome 10, 20
Sanctifier Son Nom–Lévitique 22, 32
Ne pas profaner Son Nom–Lévitique 22, 32

Ainsi adopter les principes édictés par Matthieu, Marc, Luc, Jean, et Paul peuvent ne pas correspondre aux croyances de ceux qui retiennent les bases théologiques de l’Ancien Testament ou les 163 commandements de la Torah. Dans la réalité quand le Grand Écart existe trop fortement le maçon quitte son Rite et/ ou son institution maçonnique.

LA TENTATIVE DE SOUMISSION À UNE RELIGION DE SUBSTITUTION

Dans une obédience dite ADOGMATIQUE on entendit en 2012, un Grand Maître descendant de charge affirma en 2012 – (Journal de l’obédience no 106)
« Le GADLU principe qui n’est pas Dieu mais qui n’est pas non plus un non Dieu permettant ainsi au croyant et au déiste agnostique de travailler ensemble dans la même Loge »
La formulation « grand écart » du GADLU de la part de ce GM est délirante à priori ! Mais dans son ambiguïté elle est parfaitement sournoise. C’est comme si Eve s’adressant à Adam lui dirait: « Adam mon chéri tu vois le fruit rouge qui se trouve sur l’arbre et bien ce n’est pas une pomme mais on ne peut pas non plus dire que ce n’est pas une non pomme! Alors tu peux manger ce fruit que j’ai déjà croqué ».
On est visiblement dans un langage clairement symbolique, de la démarche qui depuis 50 ans, vise à faire tomber l’obédience du côté où elle penche. C’est que d’aucuns ont appelé « La Tentation de Pise » et qui deviendra en 2012 « La Tentation de Pisan », qui consistait à remplacer l’adogmatisme affirmé de l’obédience par le THÉISME voulu par la GLUA. Ce changement fut refusé avec éclat. On ne peut transmuter du bar en poisson volant !

POUR QUE VIVE COMME L’EAU VIVE, LA FRANC-MAÇONNERIE

La démarche sournoise de religiosité peur revêtir d’autres formes comme le signalait Gilbert Garibal, qu’il est inutile de présenter sur ce blog :
« Chacun est libre de fréquenter une Église où il veut. Ouvrons donc nos temples, pas à tous ceux qui viennent y frapper mais aux personnes bien dans leur tête, au clair avec des croyances respectables, partant ni esclave de l’invisible, ni d’elles mêmes. Au moment où tant d’individus disent éprouver « un vide spirituel » demandons précisément à nos postulants ce qu’ils entendent par spiritualité, ce mot fourre-tout au final trompeur, voire dangereux quand il est chargé de contre-sens.
C’est ainsi l’homme est souvent dans ce qu’il cache: nous n’avons pas-et plus- à donner à ceux entre autres qui, rongés par le regret viennent chercher une religion privée ou de « substitution » pour compenser les avatars d’un parcours individuel. La tolérance est limitée par l’intolérance. Ce sont toujours des « dépossédés » qui insidieusement, au fil des degrés d’un rite qui n’est pas religieux, installent ou tentent d’installer un dogmatisme régressif et, attention parfois un parfum sectaire. Ce sont eux, qui dans leur psychorigidité en matière de croyance, nous feraient croire que la Tradition est un système figé, pétrifié, tourné vers un passé idyllique et synonyme de vérité. »
« Pour que vive comme l’eau vive, la Franc-Maçonnerie! »

PAR UNE NUIT SANS LUNE, DIEU LE PÈRE VINT SUR TERRE

Par une nuit sans lune, Dieu Le Père vint sur terre. Il s’approcha d’un homme assis sur un banc qui pleurait à chaudes larmes. Il l’interrogea :
-« Brave homme je suis Dieu Le Père et vous voit dans les lamentations.
Pourquoi ce chagrin ? Comment puis-je vous aider ? »
-« Toute divinité que vous êtes vous ne pouvez m’aider. Je suis David et mon fils Moshé vient de se convertir à la Franc-Maçonnerie !
– « Ce n’est pas grave David, beaucoup de chrétiens et de juifs entrent un jour en Maçonnerie. Ils sont comme Emma Bovary qui s’ennuient au logis et se lança avec passion dans l’infidélité sans jamais divorcer. Le Ciel dans sa miséricorde pardonne l’infidélité de ces maçons et lors de leurs funérailles tout RENTRE DANS L’ORDRE ! Les uns ont droit à des funérailles religieuses conduites par le curé ou le pasteur et les autres ont droit à la prière du kaddish récitée par le rabbin!
– « Oui mais dans le cas de David c’est extrêmement grave car il a été initié dans une Loge qui pratique le Rite Écossais Rectifié ».
Alors Dieu Le Père s’est assis à côté de David et s’est mis à pleurer en affirmant, entre deux sanglots : « Je comprends votre douleur brave homme, le la comprends car moi aussi j’ai eu un fils juif qui s’est converti au catholicisme ! »
-« Et alors qu’avez vous fait ?», demanda David.
– « J’ai écrit un Nouveau Testament ! » répondit Dieu Le Père !

Vabadus


 

A.S.:

View Comments (2)

  • « J’ai écrit un Nouveau Testament ! »
    Une petite précision d'importance : dieu n'a pas dit cette phrase mais « J’ai fait écrire par un bidasse juif centurion chez les romains un nouveau testament à 3 évangiles mais des oeuvriers désoeuvrés en ont écrit un 4ème. Et nul n' compris que je suis deus et daemon et omnis en chacun de vous.
    Amen ! Amen ! Amen !

  • Bonjour à tous,

    Ce texte est curieusement agressif pour des raisons qui ne m'apparaissent pas clairement. Si l'auteur ne sent pas à l'aise dans son obédience, libre à lui de la quitter, voire de dénoncer clairement les dévoiements dont il parle.
    Je crois que le problème évoqué tient avant tout à ce que nous mettons dans les mots qui ne sont jamais que des paraboles maladroites de nos pensées incommunicables par nature (jusqu'à ce que nous devenions télépathes !).
    Croyance, divinité, foi, spiritualité, que mets tu dans ce mot qui n'est jamais qu'un signifiant mais pas le concept en lui même ?
    Beaucoup de débats acharnés mais stériles n'existent que par la différence de compréhension des mots, la bonne étant bien sûr toujours la mienne.
    Pour ma part la libre interprétation du GADLU, depuis la constante de Plank juqu'au Dieu révélé me semble laissée ouverte la porte à une fraternité réelle, sans que j'ai besoin de l'autorisation de Dachez, Garibal, Verdun ou autre "Grands" de la FM.
    Le souci du franc maçon devrait rester centré sur "Connais toi toi même", pour mieux se comprendre et accepter l'Autre, et participer ainsi à sa mesure à l'évolution de l'Humanité qui a plus besoin de ça que des querelles d'obédiences par penseurs "reconnus" interposés.