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L’INITIATION DE ROBERT MORAY – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.


Chronique 52 – 1641 – L’initiation de Robert Moray

 

Longtemps on a pensé que l’écossais Robert Moray (1609-1673) avait été le premier profane, non-opératif, à devenir franc-maçon. L’étude des archives de la Loge d’Édimbourg a cependant permis de clarifier les doutes. Ce que l’on peut avancer, aujour­d’hui, c’est que si Robert Moray ne fut pas le premier maçon « libre et accepté » connu, il fut le plus célèbre d’entre eux.

 

En citant son nom il est permis de souligner que dans la première moitié du XVIIe siècle on initiait bien des notables en Écosse. Mais qui était Robert Moray ?

 

S’il avait possédé une carte d’adresse, « A visiting card » comme on disait à l’époque, la liste de ses emplois et fonctions eut été longue, car il déploya de multiples activités tant en Écosse, sa terre natale, qu’en Angleterre et en… France.

 

Né en 1608, Robert Moray occupa d’abord des fonc­tions indéfinies sur une île artificielle permettant l’extraction du charbon en mer ; avant de porter en France l’uniforme de colonel des Gardes écossaises, et de devenir en Écosse – en guerre contre l’Angleterre – quartier-maître général, chargé des approvisionnements et des transports.

 

Le lundi 20 mai 1641 se tint à Newcastle-upon-Tyne, au nord-est de l’Angleterre, qu’occupaient alors les for­ces militaires écossaises, une tenue maçonnique organisée par des membres de la Mary’s Chapel Lodge d’Édimbourg. Au cours de celle-ci, Robert Moray fut initié franc-maçon ; de concert avec le général d’artillerie Alexander Hamilton – que l’histoire britannique a depuis longtemps oublié.

 

On ignore aujourd’hui si Robert Moray se montra un ma­çon accepté zélé et assidu, mais on remarque que tout au long de sa vie, il orna sa signature manuscrite d’une étoile à cinq branches dessinée d’un seul trait de plume.


© Guy Chassagnard – Auteur de La France-Maçonnerie en question (Éditions Dervy – 2017) & du  Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016).


 

A.S.: