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LES MYSTERES DE LA MARIANNE NOIRE

Sur le site Le Portail des Outre-mer La 1ère vous pouvez retrouver l’histoire de la mystérieuse Marianne Noire dans un article intitulé :

Les 1001 vies de la « Marianne » noire

En 1848, la franc-maçonnerie toulousaine commande une statue de la liberté qui sera inaugurée dix jours avant l’abolition de l’esclavage. Cette représentation de la République sous les traits d’une esclave affranchie a subi bien des outrages, avant d’être restaurée et exposée dans un musée.Julie Straboni • Publié le 1 septembre 2021 à 12h00

« Je me suis toujours dit qu’une fois à la retraite, je travaillerai sur cette statue pour essayer de comprendre pourquoi elle séduit et fait peur en même temps ! » On doit beaucoup à Daniel Chartagnac, professeur toulousain d’histoire géographie. « J’allais tous les ans visiter le Musée départemental de la résistance et de la déportation avec mes élèves, et ils n’aimaient pas rester devant ce buste : « Elle a l’air méchante, elle nous menace et nous suit du regard » me disaient-ils. » C’est que les proportions impressionnent : 1m20 de haut, 88 cm aux épaules, 90 kilos : « On n’est pas habitués à voir des Mariannes de ce calibre ! s’amuse Daniel Chartagnac. Elle est devenue imposante aussi par les dégradations qu’elle a subit. » Et si cette statue pouvait parler, elle allongerait sans doute encore la liste des évènements qu’elle a traversés.

Miraculée

Ces péripéties, on les connaît mieux désormais grâce à Daniel Chartagnac et un petit groupe de passionnés de l’Association des amis du musée. « C’est une énigme à elle toute seule, on découvre de nouvelles choses régulièrement de manière surprenante et ça n’est pas fini« , prédit Elerika Leroy, historienne et chargée de mission des lieux de mémoire de la résistance pour le Conseil départemental de la Haute-Garonne. La statue de la liberté a-t-elle reçu une balle dans la poitrine ? Un trou attire l’oeil, mais les deux policiers chargés de l’enquête balistique n’ont pu confirmer cette hypothèse. Il se peut qu’un bijou installé là ait été subtilisé. « Cette statue a souffert et porte encore les stigmates de ce qu’elle a vécu, confirme Daniel Chartagnac. Elle est tombée, a reçu des coups et a été enterrée pendant la seconde guerre mondiale. »

Balle tirée de face ou place d’un bijou volé : le trou dans la poitrine de la Marianne noire reste énigmatique • ©Aurélien Ferreira/CD31

C’est là qu’on perd sa trace jusque dans les années 70, quand un groupe d’anciens résistants et de déportés fondent un premier musée associatif à Toulouse. Parmi les nombreux objets exposés, des armes, des archives, des photos et notre Marianne noire. « Elle avait été mise dans un coin du musée, en l’état, était envahie par les toiles d’araignées… Et les gens ne faisaient que passer devant car on ne savait rien sur cette statue, raconte Daniel Chartagnac. En 2017, le professeur à la retraite commence à travailler dessus et publie son enquête avec trois coauteurs en 2020.

« L’histoire de cette statue qu’on a voulu détruire illustre tellement de choses, décrit Elerika Leroy. Déjà par le fait qu’il s’agisse d’une femme noire qui a tous les attributs de la Marianne républicaine, qu’elle ait disparu ensuite pendant la guerre, qu’elle réapparaisse mystérieusement avant d’être oubliée… En fait c’est une résistante parce qu’elle a survécu au sort que lui promettait le régime de Vichy ! En tant qu’historienne, lors des visites du musée, cela me permet d’évoquer les premières lois répressives puisque, dès août 1940, l’obsession du Maréchal Pétain – qui avait une haine profonde contre les Juifs, mais aussi contre la franc-maçonnerie et les parlementaires -, se traduit par cet acharnement contre les biens maçonniques.« 

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A.S.:

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  • Merci Yonnel pour ces précisions

    Pour saluer et remercier voici quelques mots :
    MARIANNE
    Blanche ou noire
    J’aime te voir

    Tu représentes nos devoirs
    La lumière dans le noir

    Socle de notre mémoire
    Socle de notre espoir

  • Paris, le 2 septembre 2021
    L'ouvrage évoqué dans cette présentation de https://la1ere.francetvinfo.fr/ est "La Marianne du Musée" (Loubatières, 2020) de Jacqueline Ferrasse, Daniel Chartagnac, Georges Bringuier et Monique Biasi.
    Le mieux était sans doute d'être présent au musée de la franc-maçonnerie le vendredi 25 juin dernier pour la présentation officielle de la copie de la désormais célèbre "Marianne noire".