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LE JE ET LE MOI EN FRANC-MACONNERIE


Sur le fronton du temple d’Apollon, à Delphes, se détachent des mots simples et clairs sculptés au cours de milliers d’années, qui expriment pourtant un concept pas facile à mettre en œuvre, dont le sens est « Connais-toi toi-même ».

Entreprise difficile, extrêmement abstruse et on ne dit pas réalisable, mais absolument nécessaire si nous voulons accéder à notre moi intérieur pour pouvoir avancer sur le chemin de la vérité jusqu’à la découverte de la lumière.

Source : Le Je et le Moi – par Chrétien de Rosemunda- – Site www.expartibus.it

Quiconque veut atteindre un but doit emprunter la route sûre qui mène au but, sans se perdre dans les ruelles et les chemins qui l’éloignent du but préfixé. Ainsi, pour pénétrer son propre être, il faut connaître le chemin exact et l’emprunter, avec fermeté, pour arriver à la grande conquête de la découverte de soi.

La marche indique un dynamisme de tout l’être, un exercice et un engagement qui touche chaque partie de l’homme.

Dans n’importe quel domaine, l’objectif qui nous passionne et vers lequel nous tendons est atteint grâce à un processus fait d’engagement et d’effort.

Pour réaliser quelque chose, il est nécessaire d’avancer, de canaliser et de faire converger toutes les forces et capacités impliquées pour susciter des stimuli, des énergies, des impulsions qui projettent la personne vers la conquête de la destination souhaitée.

Pourtant, l’individu mettant en œuvre ses tendances naturelles est incapable de se satisfaire ; en observant autour de lui, il pourra se leurrer qu’il s’est réalisé, il pourra posséder de l’argent, du prestige, de l’estime, des amis, tous les biens désirables à l’œil humain.

Mais, en regardant attentivement, il voit un vide en lui-même, un manque qui n’est pas bien défini ; son être intime est souvent anxieux, troublé, nerveux, il ne trouve pas la paix, la sérénité intérieure, car il ne connaît pas encore son intérieur.

Jusqu’à ce qu’il arrive à se découvrir, à travailler sur sa propre perfection intérieure, il se trouvera à chercher autre chose, avec une inquiétude toujours plus grande, qui vient du fait qu’il est inséparable en esprit et corps, psyché et soma et pourtant il doit atteindre cette unité qui est la sienne si elle veut se réaliser pleinement.

En s’examinant, il trouve de grandes richesses, différentes des biens qu’il possède à l’extérieur : incitations, passions, sentiments, stimuli divers qui le conduisent dans des directions différentes et souvent contradictoires.

En creusant plus profondément, il se rend compte qu’il est doté d’aptitudes, de capacités principalement contenues dans les trois puissances supérieures de l’esprit : l’intellect, la volonté et la mémoire.

Cependant, toute cette richesse qu’elle possède n’est pas bien harmonisée, elle manque d’unité ; le résultat est une désintégration de l’ego, par laquelle la richesse personnelle est gaspillée, dispersée et peut se transformer en négativité et en vice.

Alors comment faire pour pouvoir se réaliser pleinement ?

Chacun doit s’imaginer qu’il est face à une montagne à gravir, un effort qui lui permettra, après un long cheminement intérieur, d’acquérir son essence unitaire et donc l’équilibre même de l’être.

Il a le passé derrière lui; devant lui, sur la colline qu’il s’apprête à gravir, il a un avenir radieux, pourvu qu’il persévère jusqu’au sommet qui lui permette de posséder plus qu’il ne désirait.

En fait, cette image est une vision réductrice pour le franc-maçon car elle doit aller bien au-delà du sommet, de plus en plus haut, vers la voûte étoilée, jusqu’à rejoindre, en s’immatérialisant, la lumière.

C’est peut-être une utopie et contentons-nous donc d’atteindre le sommet, ce qui nous coûtera beaucoup d’efforts, mais qui, au final, nous permettra de donner un sens complet à notre existence.

L’apprenti doit entreprendre cette ascension en pénétrant dans son moi intérieur. Qui l’accompagnera alors sur ce relief qu’il n’a jamais gravi ou qu’il n’a vu que de loin dans le tourbillon continu, assourdissant et précipité de la vie quotidienne ?

En raison de sa faiblesse innée et de sa disharmonie intérieure, il est incapable, avec sa seule force, d’atteindre l’unité de son être. Pour gravir une autre montagne et pouvoir respirer l’air pur qu’on y goûte, il faut un guide pratique, qui la précède avec confiance et sur qui on puisse compter.

Et voilà donc que la Franc-Maçonnerie vient au secours du voyageur pour l’aider dans le parcours que l’apprenti accomplit à l’intérieur du Temple avec la macération de son moi intérieur, à travers la compréhension des symboles et des rituels et l’écoute, en silence, de ce que est dit, le stockant en lui-même et l’orientant vers la réalisation progressive de ce qui sera son Temple intérieur.

« Observatio et ratio » … ce sont les premiers pas de l’apprenti vers la vérité. Observer et rationaliser est le point de départ de tout le processus de macération maçonnique dans son être.

Et puis? Lorsque ce processus a commencé, comment continuer ?

Voici donc la figure du Maître, douce et persuasive, se découpant contre le mur de l’incertitude et de l’incompréhension.

Lui, un homme largement, même s’il n’est pas pleinement réalisé, est un guide expert qui accompagnera chacun dans la direction du sommet, résolvant le dualisme entre l’esprit et le corps dans l’unité et instillant l’équilibre nécessaire pour avancer.

Il est très humain et comprend donc la faiblesse et le potentiel inhérents à l’individu. Il vous invitera à saisir les nombreux moyens mis à votre disposition, intellect, volonté et mémoire en tête, pour gravir la montagne avec lui.

Personne ne sera déçu; en effet, il verra que sa vie sera renouvelée, acquérant une nouvelle jeunesse, l’éternelle de l’esprit.

Cet homme s’efforce vers le but sera amplement récompensé.

Le Master conduira au sommet par le chemin le plus droit, même en montée. Pour la connaissance et l’expérience qu’il a de la psychologie et de la réalité humaine, il s’assurera que la voie à suivre est praticable et guidera tout le chemin, aidant à surmonter les différentes difficultés.

N’importe qui peut monter, mais malheureusement tout le monde n’atteindra pas le sommet ; en tout cas c’est toujours une tentative de faire. Ça en vaut la peine!

Au terme du voyage qui commence à la porte du Temple, nous aurons connaissance de l’entité réelle, du Moi, et nous espérons que le travail difficile que nous nous sommes fixé ne nous conduira pas à un constat désolé, mais aussi être le moyen d’influencer et d’interagir pour que le Je , la présence universelle, l’essence intemporelle et le Moi, soient aussi similaires que possible.

C’est l’itinéraire des vertus qui, enseignées et persévérées, conduisent le Moi vers le Moi , pour en marquer la dimension réelle et/ou en faire le seul moyen qui réalise l’histoire de l’homme et lui donne le sens de l’immanence historique. , mais seulement pour le ramener à l’harmonie infinie de l’ ego .

A.S.: