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La Franc-Maçonnerie selon Claude Guéant

L’éditorial de « L’Express » publie ce jour un entretien avec Claude Guéant, secrétaire Général de l’Elysée. Questionné sur son appartenance ou non à la Franc-Maçonnerie, ses relations avec les « frères », sur l’influence de ces derniers, etc… l’entretien est assez intéressant dans l’ensemble.

A noter que cet entretien apparaît dans le dernier numéro (N° 3089) de l’Express qui consacre un dossier spécial intitulé « L’Elysée, la droite, et les francs-maçons« ….tout un programme !

Article ci-dessous :

Source : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-francs-macons-et-moi-par-claude-gueant_919465.html

Ses convictions personnelles, l’influence de la maçonnerie sur ses choix, le regard du président… A l’occasion de son numéro sur l’Elysée, la droite et les francs-maçons (à lire mercredi sur le site), L’Express a posé des questions précises au secrétaire général de l’Elysée. Il répond point par point.

Etes-vous un frère?

Je ne suis pas franc-maçon et je ne l’ai jamais été, contrairement à une réputation qui m’est faite. Je ne dis pas cela par souci du secret. Il est honorable d’être franc-maçon. Si je l’étais, je le dirais.

Quelles relations personnelles entretenez-vous avec les maçons?

Je n’entretiens pas de relation avec les obédiences maçonniques. Dans mes fonctions, je rencontre beaucoup d’interlocuteurs. Certains sont connus pour être francs-maçons. Certains autres le sont sans doute sans que je le sache. L’immense majorité des gens que je rencontre, j’imagine, ne sont pas francs-maçons.


Les francs-maçons exercent-ils une influence sur la gestion de certains dossiers, par exemple dans le secteur de l’énergie (Areva)?

L’appartenance à la franc-maçonnerie parmi mes interlocuteurs n’est, en tout cas, jamais un élément de nature à influencer en tant que tel mon jugement. Vous évoquez la gouvernance d’Areva. La seule chose qui compte, c’est de faire en sorte que cette entreprise s’insère de la meilleure façon dans la filière nucléaire française, afin que cette filière soit la plus performante possible. De la même façon, au ministère de l’Intérieur, je ne me suis personnellement jamais intéressé à la question de savoir si tel ou tel était franc-maçon ou non. Je ne suis pas naïf au point de ne pas imaginer que certaines communautés de pensée peuvent aboutir à ce que ceux qui lui appartiennent s’épaulent mutuellement. Mais, pour ma part, j’ai toujours essayé, s’agissant des carrières, de choisir les meilleurs, quelles que soient leurs opinions philosophiques.

Jouent-ils un rôle dans les relations entre la France et l’Afrique?

Je n’ignore pas qu’un certain nombre de responsables politiques africains sont francs-maçons. Cette caractéristique n’a strictement aucune espèce d’influence sur nos relations avec ces pays. Les relations de la France sont des relations d’Etat à Etat.

Quel sens donner à vos rencontres avec François Stifani, grand maître de la GLNF?

Il est exact que j’ai reçu François Stifani, grand maître de la Grande Loge nationale Française. Il n’a pas demandé à jouer de rôle particulier auprès de l’Elysée. Il a, en revanche, s’agissant d’une situation sociale délicate à gérer, apporté une contribution positive.

Quelle est votre perception personnelle de la franc-maçonnerie?

Elle est fondée, je dois le confesser, sur une connaissance faible de ce qu’elle est. Ceci dit, j’ai du respect pour les idéaux humanistes qui sont les siens et pour la réflexion collective à laquelle se livrent ses membres au service de ses idéaux.

Quel est le regard du président sur les maçons?

Je pense que c’est cette considération que je viens d’évoquer qui a amené le président de la République en 2009 à recevoir les responsables des principales obédiences françaises. La franc-maçonnerie est une réalité au même titre que le puissant mouvement associatif, qui ne cesse de se développer en France, ou que les religions. Le président, qui représente tous les Français, a un devoir de les fréquenter tous.

Si la franc-maçonnerie est une réalité bien vivante, je n’ai pas du tout le sentiment qu’elle soit pour les pouvoirs publics une force qui influe sur leurs choix. Cela ne veut pas dire que tel ou tel de ses membres ne soit pas influent, cela ne veut pas dire non plus que les idéaux qui sont les siens – je pense par exemple à celui de la laïcité – soient indifférents.

A.S.: